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Livre III, chapitre 3. Il sort de chez don Bernard de Castil Blazo, et va servir un petit-maître.

Don Mathias venait en effet de se lever. Il était encore en robe de chambre, et renversé dans un fauteuil, sur un bras duquel il avait une jambe étendue ; il se balançait en râpant du tabac. Il s’entretenait avec un laquais, qui, remplissant par intérim l’emploi de valet de chambre, se tenait là tout prêt à le servir. Seigneur, lui dit l’intendant, voici un jeune homme que je prends la liberté de vous présenter pour remplacer celui que vous chassâtes avant-hier. Melendez, votre marchand, en répond ; il assure que c’est un garçon de mérite, et je crois que vous en serez fort satisfait. C’est assez, répondit le jeune seigneur ; puisque c’est vous qui le produisez auprès de moi, je le reçois aveuglément à mon service. Je le fais mon valet de chambre, c’est une affaire finie : Rodriguez, ajouta-t-il, parlons d’autres choses. Vous arrivez à propos ; j’allais vous envoyer chercher. J’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre, mon cher Rodriguez. J’ai joué de malheur cette nuit ; avec cent pistoles que j’avais, j’en ai encore perdu deux cents sur ma parole. Vous savez de quelle conséquence il est, pour des personnes de condition, de s’acquitter de cette sorte de dette. C’est proprement la seule que le point d’honneur nous oblige à payer avec exactitude. Aussi ne payons-nous pas les autres religieusement. Il faut donc trouver deux cents pistoles tout à l’heure, et les envoyer à la comtesse de Pedrosa. Monsieur, dit l’intendant, cela n’est pas si difficile à dire qu’à exécuter. (Folio p. 223)

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