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Recherche infructueuse

Le péril de ma sœur occupe seul mon ami : il la cherche au milieu de l'embrasement; et dans ce palais solitaire, dont ses soldats, de tous côtés, défendent l'enceinte, il appelle, avec des cris perçants, sa chère Amazili. Il la trouve éperdue, courant échevelée, et le cherchant pour l'embrasser, avant de périr dans les feux. « O chère moitié de mon ame ! lui dit-il en la saisissant et en la serrant dans ses bras, il faut mourir, ou être esclaves. Choisis : nous n'avons qu'un instant. — Il faut mourir, lui répondit ma sœur.» Aussitôt il tire une flèche de son carquois, pour se percer le cœur. « Arrête! lui dit-elle, arrête ! commence par moi : je me défie de ma main, et je veux mourir de la tienne. »
A ces mots, tombant dans ses bras, et approchant sa bouche de celle de son amant, pour y laisser son dernier soupir, elle lui découvre son sein. Ah ! quel mortel, dans ce moment, n'eût pas manqué de courage ! Mon ami tremblant la regarde, et rencontre des yeux dont la langueur eût désarmé le dieu du mal. Il détourne les siens, et relève le bras sur elle; son bras tremblant retombe sans frapper. Trois fois son amante l'implore, et trois fois sa main se refuse à percer ce cœur dont il est adoré. Ce combat lui donna le temps de changer de résolution. « Non, non, dit-il, je ne puis achever. — Et ne vois-tu pas, lui dit-elle, les flammes qui nous environnent, et devant nous l'esclavage et la honte, si nous ne savons pas mourir ? — Je vois aussi, lui répond-il, la liberté, la gloire, si nous pouvons nous échapper. » Alors appelant ses soldats : « Amis, leur dit-il, suivez-moi; je vais vous ouvrir un passage. » Il fait environner ma sœur, commande que les portes du palais soient ouvertes, et s'élance à travers la foule des ennemis épouvantés.

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