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Recherche infructueuse

Livre V, chapitre 2. Du conseil que don Raphaël et ses auditeurs tinrent ensemble, et de l’aventure qui leur arriva lorsqu’ils voulurent sortir du bois.

Messieurs, dit alors don Alphonse, cette dame et ce cavalier que les voleurs ont attachés à des arbres sont peut-être des personnes de la première qualité. Souffrirons-nous que des brigands les fassent servir de victimes à leur barbarie et à leur brutalité ? Croyez-moi, chargeons ces bandits ; qu’ils tombent sous nos coups. J’y consens, dit don Raphaël. Je ne suis pas moins prêt à faire une bonne action qu’une mauvaise. Ambroise, de son côté, témoigna qu’il ne demandait pas mieux que de prêter la main à une entreprise si louable, et dont il prévoyait, disait-il, que nous serions bien payés. J’ose dire aussi qu’en cette occasion le péril ne m’épouvanta point, et que jamais aucun chevalier errant ne se montra plus prompt au service des demoiselles. Mais pour dire les choses sans trahir la vérité, le danger n’était pas grand ; car, Lamela nous ayant rapporté que les armes des voleurs étaient toutes en un monceau à dix ou douze pas d’eux, il ne nous fut pas fort difficile d’exécuter notre dessein. Nous liâmes notre cheval à un arbre, et nous nous approchâmes à petit bruit de l’endroit où étaient les brigands. Ils s’entretenaient avec beaucoup de chaleur, et faisaient un bruit qui nous aidait à les surprendre. Nous nous rendîmes maîtres de leurs armes avant qu’ils nous découvrissent ; puis, tirant sur eux à bout portant, nous les étendîmes tous sur la place. (Folio, p. 476)

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