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Recherche infructueuse

Édouard, avec toutes les qualités qui font les héros, n’était pas exempt des faiblesses de l’orgueil. La démarche de madame de Granson, en lui rappelant la cruauté où il s’était abandonné, l’irritait encore ; et, la regardant avec des yeux pleins de colère : Avez-vous cru, lui dit-il, désarmer ma vengeance, en venant la braver ? Vous mourrez, puisque vous voulez mourir ; et cet audacieux, qui a osé me tromper, mourra avec vous. 
Ah ! seigneur, s’écria madame de Granson, ordonnez du moins que je meure le premier ! et, se traînant aux genoux de la reine qui entrait dans ce moment dans la tente du roi : Ah ! madame ! ayez pitié de moi ! obtenez cette faible grâce. Suis-je assez coupable pour être condamné au plus cruel supplice, pour voir mourir celui qui ne meurt que pour me sauver ! 
Sa fermeté l’abandonna, en prononçant ces paroles ; elle ne put retenir quelques larmes. La reine, déjà touchée du sort de ces malheureux, et qui venait dans le dessein d’obtenir leur pardon, fut attendrie encore par le discours et par l’action de madame de Granson, et se déclara tout à fait en leur faveur.

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