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1. Inscriptions, signatures. 2. Historique, auteur, fabrication, commanditaires. 3. Variantes, œuvres en rapport : 2. Exceptionnellement, la gravure est placée en recto, c’est-à-dire sur une page de droite, de sorte que l’argument, la lecture allégorique et le début du chant se trouvent au verso de la gravure. Analyse de l’image : Au premier plan est récapitulée la situation du récit à la fin du chant précédent : Roger, Richardet et Aldigier ont quitté le château de Hauterive pour aller à l’endroit où Maugis et Vivian doivent être livrés à l’abominable Bertolas. Au lieu du rendez-vous, ils trouvent Marphise. C’est cette rencontre inattendue qui occupe la partie inférieure de la gravure. Les noms des personnages sont indiqués sur les harnais des chevaux : ALD., RV., .RI. à gauche ; MAR. à droite. (Voir str. 3.) Marphise propose aux trois chevaliers de se joindre à eux : au second plan, tous quatre s’élancent contre les Mayençais venus avec des mulets chargés de richesses (str. 12), pour les échanger contre Maugis et Vivian, qui sont représentés les mains liées aux poignets au-devant des chariots chargés de sacs d’or. Complètement à droite, Bertolas (BER.) est simultanément transpercé aux joues et au ventre par Richardet et Aldigier (str. 13). Sur la gauche, les combattants ayant quitté leurs armes pique-niquent près de la fontaine de Merlin (str. 29). On reconnaît d’abord en dessous, de gauche à droite, Richardet (.RI.), Aldigier (AL.), Vivian (.VI.), Marphise (.M.) et Roger (RV.), puis au-dessus, les mêmes assis sur un tapis jeté dans l’herbe : .RI. (Richardet), .M. (Marphise), un chevalier sans nom indiqué, puis à nouveau Richardet (RI.), qu’aborde plus loin dans le récit (str. 56-57) Hippalque (HIP.), la servante de Bradamante à qui Rodomont a volé le cheval Frontin. Complètement à gauche, au-dessus de la fontaine de Merlin, Maugis explique ce que représente le bas-relief (c’est pourtant bizarrement Marphise qui est représentée, levant le doigt dans la position de celle qui parle) : une bête monstrueuse, à gauche, est mise à mort par différents archers et chasseurs. C’est l’occasion d’une longue prophétie historique. Complètement à droite, Roger, qui a entendu le récit d’Hippalque à Richardet, part avec elle pour retrouver Rodomont et récupérer Frontin (.HI., .RV., str. 62-66). Mais ils le manquent : Plus à gauche en effet, Maugis et Vivian (MA., .VI.) s’avancent au-devant de Mandricard, Doralice et Rodomont (M., DO., .R.), toujours précédés du nain (.N.), qui arrivent à la fontaine par un autre chemin (str. 67). Au-dessus, Mandricard (MAN) terrasse, en allant de gauche à droite, Maugis (.MA.), Vivian (.VI.), Aldigier (AL.) et Richardet (RI.) (str. 73-77). Leurs chevaux sont représentés au-dessus, assistant à la déconfiture de leurs maîtres pris par surprise. Reste Marphise, qui a revêtu ses armes et repris son cheval, et s’affronte à Mandricard (str. 82). Mais Rodomont (RO.) s’interpose et leur demande de différer leur combat jusqu’à ce qu’ils aient porté secours à Agramant. Au-dessus, à gauche, Roger, qui a congédié Hippalque en lui confiant sa lettre pour Bradamante (.RV., HIP., à droite, str. 89-90), suit les traces de Rodomont et le retrouve finalement près de la fontaine de Merlin, Mandricard est derrière lui (.RV., RO., MÃ.) : il lui réclame Frontin mais celui-ci refuse de le lui rendre (str. 92-97) ; quant à Mandricard, il conteste à Roger le droit de porter l’aigle d’Hector sur ses armes (str. 98-105). Au centre, Roger affronte Rodomont, tandis que Marphise et Mandricard cherchent à s’interposer (.MAR., .MAN;, .RV., .RO.). Puis, en allant vers la droite, Richardet s’attaque à Rodomont (str. 119), et Vivian donne une épée à Roger (str. 120). Complètement à droite, Discorde et sa sœur Orgueil (DIS, SV) partent contentes rejoindre leurs moines (str. 122). Tout en haut à gauche, Maugis (.M. ?) ensorcelle le roussin de Doralice (DO.) qui saute et s’emballe (str. 129-130). Rodomont (RO.) part à sa poursuite, ainsi que Mandricard (.M. ?). Roger et Marphise (.RV., MAR) assistent impuissants à cette course trop rapide pour leurs montures (str. 132). Enfin, tout en haut au centre, Roger prend congé de Maugis, Vivian, Aldigier, Richardet et Marphise (MAL VI. AL RI. MAR), qui est représentée ici remontant en selle, car elle accompagnera finalement Roger. Sur la gauche, Roger et Marphise s’éloignent (.RV., MAR) tandis que les autres chevaliers les regardent partir (RI AL. .M. VI). La composition tripartite de cette gravure est nettement déséquilibrée au profit du territoire narratif du bas, qui occupe les trois quarts de la gravure : c’est la délivrance de Maugis et de Vivian. Une bande de terre sombre à gauche, un ruisseau en haut à droite délimitent ce territoire, consacré à une performance chevaleresque conforme à la tradition : toutes les différences religieuses et politiques sont oubliées, le combat oppose les braves aux traîtres et fait triompher les premiers. Le second territoire narratif est constitué par la prairie où se trouve la fontaine de Merlin et festoient les chevaliers réunis. À gauche, le combat contre la bête sur la fontaine, à droite, la fuite de Roger avec Hippalque désignent la crise des valeurs chevaleresque. Un troisième territoire, délimité à nouveau par une bande de terre, est consacré aux combats contre Rodomont, jusqu’à la fuite de celui-ci. L’enjeu est la réunification politique des combattants, mais il ne semble guère atteint... Sujet de recherche : Iconographie du Roland furieux
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