Olympe abandoned by Birène (Roland furieux Brunet 1775, ch10) - Cipriani
Notice précédente Notice n°20 sur 92 Notice suivante
Description
Birène, qui prĂ©fère Ă sa jeune et hĂ©roĂŻque Ă©pouse la fille de son ancien geĂ´lier Cimosque, abandonne Olympe sur une Ă®le, profitant de ce qu’elle s’est endormie après avoir fait l’amour.   Â
L’espace restreint de la scène est dĂ©limitĂ© par la draperie qui a servi de tente Ă Olympe et Ă Birène pour la nuit. La pĂ©nombre sur laquelle se dĂ©tache le corps blanc d’Olympe s’oppose Ă la clartĂ© du lointain dans lequel s’éloigne, Ă gauche, le vaisseau de Birène. Aucun regard n’est portĂ© depuis l’espace vague vers l’espace restreint, puisque Olympe est seule, mais le croissant de lune voilĂ©, en haut Ă gauche, fait pendant au visage d’Olympe enfoui dans sa main droite, en signe de dĂ©sespoir.   Â
Le moment reprĂ©sentĂ© est le moment oĂą Olympe, venant de s’éveiller, constate que Biren n’est plus Ă cĂ´tĂ© d’elle : de sa main gauche, elle a tâtĂ© l’emplacement vide du lit, avant de se tourner pour se lever (str. 21). Elle n’a pas encore vu le vaisseau de Biren, qui lui est cachĂ© par sa main droite et par le rideau du lit, mais son visage marque qu’elle devine dĂ©jĂ son malheur. Il s’agit bien lĂ d’un instant prĂ©gnant, par lequel le dessinateur suggère Ă la fois ce qui s’est passĂ© avant, la nuit avec Biren, et ce qui se passera après, lorsque Olympe dĂ©couvrira que le vaisseau est parti.   Â
Noter en bas Ă gauche le clou par lequel le rideau de lit est fixĂ© au sol. Ce petit clou fait pendant Ă la boule de bois du pied de lit et organise la ligne de fuite pour l’œil, de la droite vers la gauche. L’enfoncement dans le lointain est en mĂŞme temps glissement dans le temps, vers le futur.      Â
Olympe appuie sa paume droite contre sa tête, faisant écran de sa main à son regard. Cet écran constitutif du dispositif scénique est redoublé par le drapé qui retombe derrière elle, et, derrière encore, par le promontoire où bientôt elle se précipitera pour supplier en criant le vaisseau de faire demi-tour (str. 34). Le bras d’Olympe, le drapé de la tente et le promontoire, imparfaitement superposés pour figurer le feuilletage du temps, séparent à droite l’espace restreint, intime, de la tente, de l’espace vague de la mer à gauche.
1. En haut au centre : « CH. X. Pag. 165 ». Signé en bas à gauche « Cipriani del. », à droite « Bartholozzi sc. »
2. Gravure reprise de l’édition Baskerville/Molini, Birmingham et Paris, 1773 où elle portait le titre suivant : Che debo far ? che poss’io far qui sola ? / Chi mi da ajuto, oimè, chi mi consola ?
3. Sur le modèle d’Ariane à Naxos.
Technical Data
Notice #001150