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Recherche infructueuse

Ariodant & le roi d'Ecosse, Roger & l'hippogriffe (Roland furieux 1584 ch6) - G. Porro

Description

Le premier plan de la gravure se situe sous les murs (« le mura » ; V, 78) de Saint-Andrews, oĂą le roi d’Écosse tient sa cour; l’arrière-plan est occupĂ© par l’île d’Alcine, au-delĂ  des colonnes d’Hercule (VI, 17), en plein ocĂ©an Atlantique. Ces deux espaces, gĂ©ographiquement hĂ©tĂ©rogènes, sont sĂ©parĂ©s par un mur de convention. Le mur est donc Ă  la fois mur matĂ©riel de la citĂ© de Saint-Andrews et mur structurel de division des espaces de la reprĂ©sentation.    
Le premier plan correspond aux seize premières strophes, qui concluent l’histoire d’Ariodant et de Guenièvre, commencĂ©e au chant prĂ©cĂ©dent. Rappelons qu’il y a eu deux combats : Lurcain a vu son frère Ariodant se jeter dans la mer, dĂ©sespĂ©rĂ© de ce qu’il croyait ĂŞtre l’infidĂ©litĂ© de Guenièvre avec Polinesse, mais qui n’était qu’une mise en scène. Lurcain, pour venger la mort supposĂ©e de son frère, accuse publiquement Guenièvre. Ariodant qui n’est pas mort revient incognito et rĂ©clame contre son frère un duel judiciaire, pour laver l’honneur de Guenièvre, qu’il aime toujours malgrĂ© ce qu’il croit avoir vu. Ce duel entre les deux frères est interrompu par l’arrivĂ©e de Renaud qui, grâce au rĂ©cit de Dalinde, la servante de Guenièvre sĂ©duite par Polinesse pour monter la mise en scène des amours de Guenièvre, dĂ©masque Polinesse. Renaud provoque alors au combat Polinesse, le vrai coupable, et triomphe.    
La scène reprĂ©sentĂ©e sur la gravure se situe sur le « campo » du combat judiciaire (« un prato spazĂŻoso e piano », V, 79). Elle illustre en fait la dernière strophe du chant V (str92) : Ă  droite, le roi d’Écosse qui a fini de fĂ©liciter Renaud, Ă  sa gauche, pour sa victoire contre le traĂ®tre Polinesse, se tourne vers le mystĂ©rieux chevalier qui a pris la dĂ©fense de sa fille injustement accusĂ©e d’amours illĂ©gitimes, provoquant le duel judiciaire contre Lurcain. L’inconnu vient de descendre de son cheval et dĂ©couvre son identitĂ© en Ă´tant son casque : son nom ne sera donnĂ© qu’au dĂ©but du chant VI (str3). Le roi tend alors les bras vers Ariodant et lui accorde la main de sa fille Guenièvre, dont il a su rester l’amant respectueux et fidèle. Il s’agit donc Ă  la fois d’une scène de pardon, de reconnaissance et de consentement.    
Au second plan, en haut Ă  droite, Roger (dont on ne distingue que la jambe gauche) montĂ© sur son hippogriphe pique vers l’île d’Alcine (str19). Tout Ă  gauche, il attache malencontreusement sa monture Ă  un myrte, qui n’est autre qu’Astolphe mĂ©tamorphosĂ© parAlcine (str23). Plus Ă  droite il se repose et se dĂ©saltère Ă  la rivière (str25). Au centre, sur les conseils d’Astolphe il prend la route des montagnes vers la droite, afin d’éviter la citĂ© d’Alcine, Ă  gauche (str55-60). A droite, un peu plus haut, il rencontre, comme le lui avait annoncĂ© Astolphe, une troupe de crĂ©atures monstrueuses chargĂ©es de le repousser vers la citĂ© d’Alcine. Il engage alors un combat inĂ©gal (str61-67), interrompu, plus haut au centre, par l’arrivĂ©e de deux belles dames montĂ©es sur des licornes et venant de la ville (str68). Il les suit jusqu’à la citĂ© oĂą il reçoit un magnifique coursier en Ă©change de son hippogriphe (str76) : pour simplifier, la gravure prĂ©sente Roger devant les deux dames, tenant le cheval par la bride. L’hippogriphe a disparu.    
L’espace de la reprĂ©sentation est complĂ©tĂ© par des personnages ornementaux qui n’interviennent pas dans la narration : au premier plan Ă  droite, deux lapins, un cerf et une biche se promènent dans la forĂŞt. A gauche, au dessus de l’hippogriphe attachĂ© au myrte, deux chevrettes sont Ă©tendues dans l’herbe. En haut Ă  gauche, deux promeneurs sortent de la ville. En haut Ă  droite, derrière un bras de mer ou une rivière, un homme est appuyĂ© sur un bâton. Enfin, dans le lointain, on distingue les voiles de quelques bateaux.        
Si Girolamo Porro suit la composition de l’édition Valgrisi dans la partie supérieure de la gravure, la partie inférieure est de son cru, ce qui explique probablement son caractère extrêmement scénique.

History :

1. La gravure est numérotée VI dans un petit médaillon en haut au centre de la bordure. En haut à gauche, numéro de la page, 50 et CANTO [SESTO, page de droite]. Argument, p. 51 : « Con l’amata sua Donna Ariodante Ha in dote il bel Ducato d’Albania. Ruggiero in tanto sù’l destrier volante Al regno capitò d’Alcina ria. Oue da l’uman Mirto ode le tante Frode di lei, e per partir d’inuia; Ma troua alto contrasto; echi da pena Indi l’ha tratto à noua pugna il mena. » 3. G. Porro a ajouté la scène écossaise parrapport à la composition de la gravure Valgrisi.

Indexed items :
Mur ou séparation
Licorne
Hippogriphe, Pégase, cheval ailé
Cheval
Textual Sources :
ROLFUR06 : Roland furieux, chant 6

Technical Data

Notice #001298

Image HD

Past ID :
A0617
Image editing :
Scanner
Image Origin :
Montpellier, Inst. de rech. sur la Renaissance l’âge classique & les Lumières