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Recherche infructueuse

Aeneid, book 1 (Les Ĺ’uvres de Virgile, trans. Des Fontaines, 1743) - Cochin

Description

ÉnĂ©e et Achate viennent d'entendre les paroles d'hospitalitĂ© de Didon au premier groupe de Troyens qui s'est prĂ©sentĂ© devant elle. Ils Ă©taient protĂ©gĂ©s par le nuage d'invisibilitĂ© que leur avait donnĂ© VĂ©nus.

His animum arrecti dictis et fortis Achates
et pater Aeneas iamdudum erumpere nubem
ardebant. Prior Aenean compellat Achates :
« Nate dea, quae nunc animo sententia surgit ?
omnia tuta uides, classem sociosque receptos.
Vnus abest, medio in fluctu quem uidimus ipsi
submersum ; dictis respondent cetera matris. Â»
Vix ea fatus erat, cum circumfusa repente
scindit se nubes et in aethera purgat apertum.
Restitit Aeneas claraque in luce refulsit,
os umerosque deo similis ; namque ipsa decoram
caesariem nato genetrix lumenque iuuentae
purpureum et laetos oculis adflarat honores :
quale manus addunt ebori decus, aut ubi flauo
argentum Pariusue lapis circumdatur auro. (579-593)

[« Entendant cela, le vaillant Achate et le vĂ©nĂ©rable ÉnĂ©e en ont l'esprit saisi et n'avaient plus l'un et l'autre qu'un dĂ©sir, sortir au plus vite du nuage. C'est Achate qui prend la parole : “Fils d'une dĂ©esse, quel avis te vient maintenant Ă  l'esprit ? Tout va bien, tu le vois, notre flotte et nos compagnons sont retrouvĂ©s ; le seul qui manque, nous l'avons vu de nos yeux englouti au sein des flots. Tout le reste correspond Ă  ce qu'a dit ta mère.” A peine avait-il dit ces mots que le nuage qui les enveloppait s'ouvre tout Ă  coup et s'Ă©claircit en air transparent. ÉnĂ©e Ă©tait bien lĂ , dans une atmosphère lumineuse, avec le visage et les Ă©paules d'un dieu : d'un souffle, sa mère en personne lui avait donnĂ© de beaux cheveux, un teint florissant de jeunesse et des yeux d'une grâce riante. Ainsi une main d'artiste donne du lustre Ă  l'ivoire ou revĂŞt d'or blond l'argent ou le marbre de Paros. Â» trad. P. Vernière]

Cochin rompt avec la reprĂ©sentation traditionnelle de cette scène, qui Ă©tait traitĂ©e depuis la Renaissance comme une scène d'audience. C'est dĂ©sormais du grand théâtre, comme l'attestent les spectateurs pressĂ©s contre la rampe au premier plan de dos, et au centre au fond, ceux qui semblent prĂŞts Ă  envahir la scène. L'espace de la scène proprement dite est dĂ©limitĂ© dans la partie supĂ©rieure de l'image (plutĂ´t qu'au sol) par le dais royal et le nuage divin fondus, qui sĂ©parent l'espace de la rencontre du fond du temple. Didon et ÉnĂ©e ouvrent les bras, comme s'ils allaient tomber dans les bras l'un de l'autre, c'est du grand théâtre… 

History :

1. SignĂ© sous la gravure Ă  gauche « C. N. Cochin filius inv. Â», Ă  droite « C. N. Cochin Sculp. Â».

Textual Sources :
VE01 - Virgile, Énéide, Livre 1

Technical Data

Notice #017914

Image HD

Past ID :
B7233
Image editing :
Image web
Image Origin :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)