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Recherche infructueuse

Birène brings Olympus down (Roland furieux Franceschi 1584, ch10) - G. Porro

Description

Au premier plan, Birène fait descendre Olympe du bateau qui la ramène avec la fille de Cimosque depuis Dordrecht vers Anvers. Un valet, Ă  droite, transporte de quoi monter la tente (str. 17). La fille de Cimosque, restĂ©e Ă  gauche sur le bateau, regarde le spectateur d’un air entendu.    
Au second plan, laissant Olympe endormie sous la tente, Birène remonte sur son bateau. Les marins abaissent les voiles pour repartir (str. 19). Au-dessus, Ă  la pointe de l’île, Olympe qui dĂ©couvre qu’elle a Ă©tĂ© abandonnĂ©e, se lamente en regardant le bateau disparaĂ®tre, Ă  l’extrĂŞme gauche de la gravure (str. 34).    
Ă€ peine le quart supĂ©rieur de la gravure concentre-t-il tous les Ă©vĂ©nements suivants du chant. A droite, sur la partie de l’île qu’occupe Alcine, Roger passe près d’une tour au pied de laquelle se reposent trois jeunes filles qui tentent en vain de l’arrĂŞter (str. 36-42). Sur la gauche, Roger, tenant son cheval en bride, accoste avec la barque du nocher sur la partie de l’île qui appartient encore Ă  Logistille, oĂą il est accueilli par quatre dames allĂ©goriques, Andronique (la valeur), FronĂ©sie (la sagesse), Dicille (la pudeur) et Sophrosyne (la chastetĂ©) (str. 52). Au coin supĂ©rieur gauche, Logistille accueille MĂ©lisse et accède Ă  ses prières (str. 65).    
Tout en haut, après une sĂ©paration territoriale marquĂ©e par la mer, Ă  droite, Roger retrouve Renaud en Angleterre et montre son hippogriffe (str. 74-91). Ă€ gauche, Roger s’attaque Ă  l’orque (str. 101-106), devant le rocher oĂą AngĂ©lique est attachĂ©e, sur l’île des Ébudiens (noter la finesse du dĂ©tail : derrière la tĂŞte de l’orque, donc au-dessus sur la gravure Ă©merge sa queue). Plus Ă  gauche encore, le dĂ©sastre de la flotte d’Alcine appartient en fait Ă  un Ă©pisode antĂ©rieur (str. 53-56).        
Dans ce chant riche en rebondissements, Girolamo Porro a visiblement voulu privilĂ©gier l’épisode de l’abandon d’Olympe. Nous avons dĂ©jĂ  remarquĂ© ailleurs sa tendance Ă  privilĂ©gier les Ă©pisodes liminaires (cour de l’auberge pour le chant IV, Ariodant se dĂ©couvre devant le roi d’Écosse pour la chant VI, Roger dĂ©voile le bouclier d’Atlant pour le chant VIII, Roland dans le camp sarrazin pour le chant IX). Ici, Ă  partir de la situation de dĂ©part du chant X, la gravure dĂ©roule une action en trois temps correspondant aux trois plans principaux : d’abord le dĂ©barquement d’Olympe dans l’île, ensuite la fuite de Biren, enfin le dĂ©sespoir d’Olympe face au bateau qui disparaĂ®t Ă  l’horizon. Le reste du rĂ©cit et du chant est confinĂ© en un paysage lointain, qui tend Ă  devenir l’espace vague sur lequel se dĂ©tache un moment choisi, un espace restreint de la scène proprement dite, mĂŞme si cette scène se dĂ©roule encore en trois temps. Ces trois temps, dissociĂ©s ici, vont constituer l’instant prĂ©gnant de la scène classique : la scène proprement dite, la fuite de Birène, est prise entre un avant, l’arrivĂ©e sur l’île, et un après, le dĂ©sespoir d’Olympe sur le promontoire. Cet avant et cet après, qui seront relĂ©guĂ©s dans l’espace vague permettront de maintenir une virtualitĂ© narrative dans le dispositif scĂ©nique. Voir par exemple la gravure d’après Cipriani dans les Ă©ditions Brunet et Plassan.        
Le trajet de Roger, d’Alcine vers Logistille s’effectue ici de droite à gauche et non de gauche à droite comme dans l’édition Valgrisi, plus respectueuse de la signification allégorique du sens de cheminement. L’inversion est probablement due au fait que G. Porro prend pour modèle la gravure achevée de Dosso Dossi sur son dessin, ensuite retourné au moment de l’impression par la plaque de cuivre. C’est ainsi, de même, que le vaisseau qui débarque sur l’île déserte, à droite dans l’édition Valgrisi, se retrouve ici à gauche, que la tente d’Olympe, à gauche chez Valgrisi, se retrouve à droite ici, qu’Olympe sur son promontoire, tournée vers la droite chez Valgrisi, se tourne vers la gauche ici.

History :

3. Pour ce chant, Girolamo Porro s’éloigne sensiblement de la gravure de l’édition Valgrisi. Ce n’est plus seulement une question de proportions ou de sens. Si les positions respectives du bateau et de la tente sont inversées, la gravure se lit bien toujours de gauche à droite au premier plan. Dans l’édition Valgrisi qui souvent télescope le début du chant, c’est la trahison de Biren qui occupe le premier plan, tandis qu’ici, c’est le débarquement dans l’île qui est privilégie comme point de départ de la narration. Le face à face des deux palais, de Logistille et d’Alcine, est maintenu, mais inversé (Logistille passant à gauche au mépris des conventions symboliques) et complètement distendu.

Indexed items :
Bateau(x)
Textual Sources :
ROLFUR10 : Roland furieux, chant 10

Technical Data

Notice #003019

Image HD

Past ID :
A2338
Image editing :
Scanner
Image Origin :
Montpellier, Inst. de rech. sur la Renaissance l’âge classique & les Lumières