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Recherche infructueuse

Les avantures de Finette (Cabinet des fées T2, 1731)

Date :
1731
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
LL 2385_2

Analyse

« Finette, qui se souvenait toujours de la maxime que la fĂ©e lui avait renouvelĂ©e dans l’esprit, avait son dessein en tĂŞte. Cette princesse avait gagnĂ© une de ses femmes, qui avait la clef de l’appartement qu’on lui destinait, et elle avait donnĂ© ordre Ă  cette femme de porter dans ce cabinet de la paille, une vessie, du sang de mouton, et les boyaux de quelques-uns des animaux qu’on avait mangĂ©s au souper. La princesse passa dans ce cabinet sous quelque prĂ©texte, et composa une figure de paille dans laquelle elle mit les boyaux et la vessie pleine de sang ; ensuite elle ajusta cette figure en dĂ©shabillĂ© de femme et en bonnet de nuit. Lorsque Finette eut achevĂ© cette belle marionnette, elle alla rejoindre la compagnie, et peu de temps après, on conduisit la princesse et son Ă©poux dans leur appartement. Quand on eut donnĂ© Ă  la toilette le temps qu’il lui fallait donner, la dame d’honneur emporta les flambeaux et se retira. AussitĂ´t Finette jeta la femme de paille dans le lit, et se cacha dans un coin de la chambre. Le prince, après avoir soupirĂ© deux ou trois fois fort haut, prit son Ă©pĂ©e et la passa au travers du corps de la prĂ©tendue Finette. Au mĂŞme moment, il sentit le sang ruisseler de tous cĂ´tĂ©s, et trouva la femme de paille sans mouvement. «Qu’ai-je fait! s’écria Bel-Ă -Voir. Quoi ! après tant de cruelles agitations ! Quoi ! après avoir tant balancĂ© si je garderais mes serments aux dĂ©pens d’un crime, j’ai Ă´tĂ© la vie Ă  une charmante princesse que j’étais nĂ© pour aimer! Ses charmes m’ont ravi dès le moment que je l’ai vue: cependant je n’ai pas eu la force de m’affranchir d’un serment qu’un frère possĂ©dĂ© de fureur avait exigĂ© de moi par une indigne surprise ! Ah Ciel ! Peut-on songer Ă  vouloir punir une femme d’avoir trop de vertu? Eh bien ! Riche-Cautèle, j’ai satisfait ton injuste vengeance; mais je vais venger Finette Ă  son tour par ma mort. Oui, belle Princesse, il faut que de la mĂŞme Ă©pĂ©e ... » Ă€ ces mots, Finette entendit que le prince qui, dans son transport, avait laissĂ© tomber son Ă©pĂ©e, la cherchait pour se la passer au travers du corps; elle ne voulut pas qu’il fĂ®t une telle sottise ; ainsi elle lui cria : “Prince, je ne suis point morte. Votre bon cĹ“ur m’a fait deviner votre repentir, et par une tromperie innocente, je vous ai Ă©pargnĂ© un crime.” Â»

Sources textuelles :
L’Héritier de Villandon, Marie-Jeanne (1664-1734)

Informations techniques

Notice #010025

Image HD

Identifiant historique :
A9344
Traitement de l'image :
Image web