Le cueilleur de cerises (Les amours champĂȘtres) - Baudouin
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Analyse
Livret du Salon de 1765Â :
« Par M. Baudouin, Académicien.
97. Plusieurs petits sujets & portraits en miniature, sous le mĂȘme numĂ©ro.
Plusieurs petits Tableaux à gouasse. »
Commentaire de Diderot :
« Baudouin
Bon garçon, qui a de la figure, de la douceur, de lâesprit, un peu libertin ; mais quâest-ce que cela me fait ? Ma femme a ses quarante-cinq ans passĂ©s, et il nâapprochera pas de ma fille, ni lui ni ses compositions. Il y avait au Salon une quantitĂ© de petits tableaux de Baudouin, et toutes les jeunes filles, aprĂšs avoir promenĂ© leurs regards distraits sur quelques tableaux, finissaient leurs tournĂ©es Ă lâendroit oĂč lâon voyait la Paysanne querellĂ©e par sa mĂšre, et le Cueilleur de cerises ; câĂ©tait pour cette travĂ©e quâelles avaient rĂ©servĂ© toute leur attention. On lit plutĂŽt Ă un certain Ăąge un ouvrage libre quâun bon ouvrage, et lâon sâarrĂȘte plutĂŽt devant un tableau ordurier que devant un bon tableau. Il y a mĂȘme des vieillards qui sont punis de la continuitĂ© de leurs dĂ©bauches, par le goĂ»t stĂ©rile quâils en ont conservĂ©. Quelques-uns de ces vieillards se traĂźnaient aussi, bĂ©quille en main, dos voĂ»tĂ©, lunettes sur le nez, aux petites infamies de Baudouin. [âŠ] On voit sur un arbre un grand garçon jardinier qui cueille des cerises. Au pied de lâarbre, une jeune paysanne prĂȘte Ă les recevoir dans son tablier : une autre paysanne, assise Ă terre, regarde le cueilleur ; entre celle-ci et lâarbre, un Ăąne chargĂ© de ses paniers, qui broute. Le jardinier a jetĂ© sa poignĂ©e de cerises dans le giron de la paysanne ; il ne lui en est restĂ© dans la main que deux accouplĂ©es sur la mĂȘme queue qui les tient suspendues au doigt du milieu. Mauvaise pointe, idĂ©e plate et grossiĂšre ; mais je dirai mon avis de tout cela Ă la fin. » (Bouquins, p. 371-373)
2. n°97 du livret, n°100 dans le texte de Diderot.
3. Lâesquisse de ce tableau, autrefois dans la collection Cailleux Ă Paris, a Ă©tĂ© mise en vente par Christieâs en 2013 (voir notice A0545).
Le tableau a été gravé par N. Ponce.
Ce tableau a un pendant, Annette et Lubin, également exposé au Salon de 1765, mais dont Diderot ne parle pas. Une copie de ce pendant se trouve au musée Cognacq Jay.
Informations techniques
Notice #001229