
Sinoüis retrouve Lamékis au cachot (Voyages imaginaires, Lamékis 4) - Marillier
Série de l'image :
Marillier, Dessins pour les Voyages imaginaires, 1 vol., 1786
1786
Références (n° inv, cote, salle, coll.) :
Reserve 4-EF-79
Traitement de l'image :
Photo numérique
Analyse
Analyse de l'image :
Huitième et dernière partie.
Lamékis changé en serpent surprend la conversation d’un paysan, qui raconte comment l’horrible Zélimon lui a ordonné de construire un appartement souterrain pour la femme qu’il aime. Lamékis tue Zélimon (ou plutôt croit le tuer) puis se glisse de son tombeau dans le souterrain qu’il a fait faire jusqu’à l’appartement où il a fait enfermer son épouse Clémelis après l’avoir enlevée. En creusant sous la porte, il parvient à pénétrer à l’intérieur : Clémelis est en larmes, il se glisse dans son lit, et reprend forme humaine au contact d’une femme chaste et fidèle. Mais Clémelis a disparu :
« Je me voyois de nouveau en prison nu comme la main, sans alimens pour soutenir ma vie malheureuse […].
« Je passai trois jours & trois nuits dans cet état affreux ; sur la fin de la quatrième, j’entendis ouvrir mes verroux, je levai la tête, en attendant avec impatience qui venoit me visiter. Je me flattai un moment que c’étoit Clémelis ; mais quelle fut ma surprise de reconnoître à l’ouverture de la porte ce même Sinoüis, que j’avois vu hibou, & que j’avois cru mort ? Il étaoit enchaîné comme une bête féroce, & suivi d’une troupe de culambis (1), mais ce qui me jeta dans une surprise extrême, étoit qu’il avoit conservé le bec de hibou. A peine m’eut-il envisagé, qu’il jeta un cri d’étonnement & de joie, leva ses bras appesantis de fers & voulut venir à moi ; je le prévins. Quoi ! je vous retrouve, mon cher Sinoüis, m’écriai-je en le serrant tendrement dans mes bras, quoi ! c’est vous que j’ai cru mort & pour qui j’ai versé tant de pleurs ? Les culambis ne nous donnèrent pas le tems d’en dire davantage, ils se jetèrent sur moi, me chargèret à mon tour de cruels liens, & se retirèrent sans vouloir m’apprendre par quel ordre j’étois traité si inhumainement.
(1) Archers ou gardes qui arrêtoient & veilloient les criminels ; il ne leur étaoit permis d’avoir qu’un œil, ils portoient l’autre pendu au col ; c’étoit la marque de leur office. Lorsqu’ils arrêtoient quelqu’un, ils lui donnoient un soufflet, en lui disant : vive la liberté. On ne sauroit être trop clair lorsqu’il s’agit d’instruire un lecteur curieux. »
Sinoüis et Lamékis se racontent leurs aventures et découvrent bientôt que Zélimon, qui n’est pas mort, est également enfermé avec eux. Ils sont bientôt transférés à la capitale pour leur procès. Zélimon, qui a des protections, est acquitté ; Lamékis et Sinoüs, qui sont étrangers, sont condamnés à mort. Mais Clémelis, confiée à la garde de la reine, plaide pour leur grâce. Le chien du roi étant malade de langueur, Lamékis peut le guérir grâce à la peau de serpent qui lui est restée de son ancienne métamorphose, et obtient la libération de Sinoüis.
Lamékis changé en serpent surprend la conversation d’un paysan, qui raconte comment l’horrible Zélimon lui a ordonné de construire un appartement souterrain pour la femme qu’il aime. Lamékis tue Zélimon (ou plutôt croit le tuer) puis se glisse de son tombeau dans le souterrain qu’il a fait faire jusqu’à l’appartement où il a fait enfermer son épouse Clémelis après l’avoir enlevée. En creusant sous la porte, il parvient à pénétrer à l’intérieur : Clémelis est en larmes, il se glisse dans son lit, et reprend forme humaine au contact d’une femme chaste et fidèle. Mais Clémelis a disparu :
« Je me voyois de nouveau en prison nu comme la main, sans alimens pour soutenir ma vie malheureuse […].
« Je passai trois jours & trois nuits dans cet état affreux ; sur la fin de la quatrième, j’entendis ouvrir mes verroux, je levai la tête, en attendant avec impatience qui venoit me visiter. Je me flattai un moment que c’étoit Clémelis ; mais quelle fut ma surprise de reconnoître à l’ouverture de la porte ce même Sinoüis, que j’avois vu hibou, & que j’avois cru mort ? Il étaoit enchaîné comme une bête féroce, & suivi d’une troupe de culambis (1), mais ce qui me jeta dans une surprise extrême, étoit qu’il avoit conservé le bec de hibou. A peine m’eut-il envisagé, qu’il jeta un cri d’étonnement & de joie, leva ses bras appesantis de fers & voulut venir à moi ; je le prévins. Quoi ! je vous retrouve, mon cher Sinoüis, m’écriai-je en le serrant tendrement dans mes bras, quoi ! c’est vous que j’ai cru mort & pour qui j’ai versé tant de pleurs ? Les culambis ne nous donnèrent pas le tems d’en dire davantage, ils se jetèrent sur moi, me chargèret à mon tour de cruels liens, & se retirèrent sans vouloir m’apprendre par quel ordre j’étois traité si inhumainement.
(1) Archers ou gardes qui arrêtoient & veilloient les criminels ; il ne leur étaoit permis d’avoir qu’un œil, ils portoient l’autre pendu au col ; c’étoit la marque de leur office. Lorsqu’ils arrêtoient quelqu’un, ils lui donnoient un soufflet, en lui disant : vive la liberté. On ne sauroit être trop clair lorsqu’il s’agit d’instruire un lecteur curieux. »
Sinoüis et Lamékis se racontent leurs aventures et découvrent bientôt que Zélimon, qui n’est pas mort, est également enfermé avec eux. Ils sont bientôt transférés à la capitale pour leur procès. Zélimon, qui a des protections, est acquitté ; Lamékis et Sinoüs, qui sont étrangers, sont condamnés à mort. Mais Clémelis, confiée à la garde de la reine, plaide pour leur grâce. Le chien du roi étant malade de langueur, Lamékis peut le guérir grâce à la peau de serpent qui lui est restée de son ancienne métamorphose, et obtient la libération de Sinoüis.
Annotations :
1. Au-dessus du dessin à gauche « lamekis », à droite « n°. 40 »
Légende dans le cartouche sous le dessin « Quoi ! je vous retrouve, mon cher Sinoüis. »
2. Gravure avant la p. 211 du volume 21 des Voyages imaginaires.
Légende dans le cartouche sous le dessin « Quoi ! je vous retrouve, mon cher Sinoüis. »
2. Gravure avant la p. 211 du volume 21 des Voyages imaginaires.