Habillement des femmes de Manghalour (Les Femmes militaires, 1735) - Sixe
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Special Collections Hubbard Imaginary Voyages Collection
Analyse
Suzanne et Saphire profitent de lâhospitalitĂ© de leurs hĂŽtes pour leur demander des vĂȘtements de femmes : FrĂ©dĂ©ric, qui ne les reconnaĂźt pas tout de suite Ă son rĂ©veil, peut dĂ©crire ainsi les vĂȘtements des femmes de Manghalour.
« Voici ce que câest que leur habillement ; un petit chapeau dont les bords partagĂ©s en quatre parties brodĂ©es de soye, se relevent avec des agrafes devant & deriere, & sâabattent quand il pleut, ou que le soleil incommode : sur un des cĂŽtĂ©s de ce chapeau, sâĂ©leve un joli bouquet de plumes.
La robe est une espace de casaquin, dont lâentournure est juste sur les Ă©paules, & se croise au dessous de la gorge. Une Ă©charpe legere autour des reins leur forme la taille. Les manches larges du haut & fort plissĂ©es jusquâau coude se rĂ©trĂ©cissent sur le bas, & se boutonnent jusquâau poignet. La robe ne descend que trois doigts sous le genouil, sâouvre sur la cuisse gauche, & laisse voir un tonelet assez ample, mais un peu plus court que lâhabit. Elles portent sus ce tonelet des calçons blancs qui tiennent Ă leurs bas. lma chaussure est une bottine de couleur qui se ferme trĂšs-juste avec un lacet, & ne monte quâau gras de jambe. » (p. 86-87)
Les deux filles de la maison, qui ont prĂȘtĂ© leurs vĂȘtements, demandent alors quâon leur dĂ©crive la mode de Paris. Comme Suzanne et Saphire sâembarrassent dans la description, FrĂ©dĂ©ric leur fait un dessin : « coĂ«ffure plate & basse, chignon touffus & maronĂ©, robe trainante & large, manches Ă©troites & courtes, taille de cinq pieds de haut, jupe de six pieds de face, je nâoubliai pas la poudre, lâĂ©ventail & les petites pantoufles. »
Les insulaires dĂ©crivent alors les Parisiennes « comme oiselets en cage, pour donner plaisir aux regardans ». Elles au contraire sont Ă©gales aux hommes et participent Ă la guerre quand il le faut : « quand il y a guerre furieuse, la garde de nos ChĂąteaux & Forteresses, nous est mise ez mains, tandis que nos peres, maris, & garçons dâĂąge viril, vont en avant, assaillir & combattre lâennemi. » (p. 94)
1. Au-dessus de lâimage Ă gauche « 86 » (renvoi Ă la page de texte correspondante).
SignĂ© sous lâimage Ă gauche « L. A. Sixe. », Ă droite « E. F. Sculp. »
Louis Sixe est aussi un peintre dans le roman : voir p. 198.
Informations techniques
Notice #012854