Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Turque allant au Bain (Histoire générale des Turcs, 1662)

Analyse

« Turque allant au bain.
La coutume de toutes les femmes Turques, est de se baigner fort souvet, qui plus, qui moins, chacun selon son moyen & commodité : celles de plus grande qualité ont de sbains fort magnifiques chez elles, comme nous avons dit de la Sultane, & par conséquent en usent plus souvent ; les autres de moyene, ou petite condition, vont une fois ou deux la semaine aux bains publics, qui sont en plusieurs lieux d ela ville de Constantinople, tant pour les hommes que pour les femmes : la règle estant fort étroitement observée, que les hommes n’y entrent nulleent pendant que les femmes y sont, lesquelle sont si peu de liberté, qu’elles ne sortent jamais d eleur maison que pour ce sujet, qui leur sert souvent de couverture, pour aller passer leur temps en quelque autre part, évitans sous ce pretexte la furieuse jalousie de leurs maris ; elles usent de ce aveent pour pouvoir entrer dans la Mosquée, bien qu’il n’y ait que celles de qualité qui aient ce privilège, lequel ne leur seroit permis, si elles avoient manqué à cette observation Mahometique. Lors donc qu’elles vont à ces bains, elles sont accompagnées d’une esclave ou deux, lune portant sur sa tête un certain vase de cuivre estaimmé, de la forme d’un petit seau à tirer de l’eau, dans lequel il y a une longue camisolle de cotton tissuë, avec une autre chemise, brayez, & macremans de fine toile, aussi une drogue mineral, appellée Rusma, laquelle pulvéerisée & detrempée avec d ela chaux vive, a cette propriété de faire tomber le poil incontinent qu’elles l’ont appliqué. Ce vase rempli de tous se sustensile, est porté couert d’un petit pavillon de velours, ou satin cramoisi, enrichi d’or & d’argent, & tout autour de petites campanes pendent au bout des houpes d’or & de soye ; celles qui ont le moyen de mener deux esclaves, la seconde porte un fin tapis, & un bel oreiller, & en cet ordre & appareil accompagnent leur maistresse, portans pardessus leurs robbes d’ordinaire, une belle chemise de toile fort deliée, appellée entr’eux Baramy, fenduë pardevant, & boutonnée de quelques petits boutons, ayant les manches coupées au droit du coude, & sur la teste une sorte de couvre-chef, qui leur pend sur les espaules, assez mal agencé. La maistresse porte pardessus sa coiffure, un grand voile qui luy pend jusques sur le nez, dont les deux bouts se boutonnent depuis le col jusques au dessous du sein, & les deux autres bouts se boutonnent depuis le col jusques au dessous du sein, & les deux autres bouts pendent derriere avec une fort longue frange, qui vient battre quasi jusques aux jarests, le corps de leur robbe est assez juste, & le smanches fort longues sur les doigts ; elles n’ont point de ceinture, estans vestuës tout d’une venue, troussans leur robbe par devant avec la main… »

Informations techniques

Notice #012931

Image HD

Identifiant historique :
B2250
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)