Manie musicale de l’amant de Minette (Thérèse philosophe, Londres, 1782)
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Analyse
La Bois-Laurier se lie avec Minette, 3e sœur de la Baronne. Son amant a la manie de faire l’amour en mesure et en musique.
« Un jour après avoir fait entre nous trois un ample dîner libertin, pendant lequel on avoit chanté, on m’avoit plaisanté sur la difformité de mon ***, on avoit dit & fait toutes les folies imaginables, nous nous culebutâmes sur un grand lit, là nos appas sont étalés, les miens sont trouvés admirables pour la perspectives ; l’amant s emet en train, il campe Minette, après un petit prélude, entonne un air de mouvement à trois temps coupés ; l’amant part, pousse & repousse toujours en mesure ; ses levres semblent battre les cadences tandisque ses coups de fesses marquent les temps. Je regarde, j’écoute, en riant aux larmes, couchée sur le même lit. Tout alloit bien jusque-là, lorsque la voluptueuse Minette, venant à prendre plaisir au cas, chante faux, détonne, perd la mesure : un bémol est substitué à un bécarre. Ah ! chienne, s’écrie sur le champ notre Zélateur de la musique ! Tu as déchiré mon oreille : ce faux ton a pénétré jusqu’à la cheville ouvrière, elle se détraque : tiens, dit-il en se retirant, regarde l’effet de ton maudit bémol. Hélas ! le pauvre diable étoit devenu mol ; le meuble qui battoit la mésure, n’étoit plus qu’un chiffon. »
Informations techniques
Notice #013110