Plaisirs heureux de Thérèse & du Comte (Thérèse philosophe, Londres, 1782)
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Analyse
« A l’instant vous tombâtes entre mes bras ! je saisis, sans hésiter, la flèche qui jusqu’alors m’avoit paru redoutable, & je la plaçai moi-même à l’embouchure qu’elle ménaçoit ; vous l’enfonçates, sans que vos coups redoublés m’arrachassent le moindre cri ; mon attention fixée sur l’idée du plaisir, ne me laissa pas appercevoir le sentiment de la douleur.
Déjà l’emportement sembloit avoir banni la philosophie de l’homme maître de lui-même, lorsque vous me dites avec des sons mal articulés : je n’userai pas, Thérese, de tout le droit qui m’est acquis ; tu crains de devenir mere, je vais te ménager : le grand plaisir s’approche ; porte de nouveau la main sur ton vainqueur, dès que je le retirerai, & aide-le par quelques secousses à… il est temps, ma fille, que j’ai… de… plaisir… Ah ! je me meurs aussi, m’écriai-je, je ne me sens plus… je… me…pâme…
Cependant j’avais saisi le trait, je le serrois légérement dans ma main qui lui servoit d’étui, & dans laquelle il acheva de parcourir l’espace qui se rapprochoit de la volupté. Nous recommençâmes, & nos plaisirs se sont renouvellés depuis dix ans dans la même forme, sans trouble, sans enfans, sans inquiétudes. »
Informations techniques
Notice #013124