Bananes et Brindons (Hist. gale des voyages, 1753, t. 11)
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Analyse
« Le Figueira, ou Bananier des Indes, est moins un Arbre qu’une Plante tendre, de la grosseur de la cuisse humaine, & haute de quinze à vingt palmes, avec des feuilles qui en ont environ quatre de largeur. On croit, aux Indes, comme en Afrique, que ces feuilles furent celles dont les premiers Peres du genre humain couvrirent leur nudité. Les Indiens s’en servent au lieu de plats & d’assétes, & s’épargnent la peine de les nettoyer, en les renouvellant à chaque repas. Ils les font servir aussi de papier, sur lequel ils écrivent. Cette Plane, dont le trnc peut être comparé, pour la forme, à la tige des roseaux, ne porte du fruit qu’une fois. Lorsqu’elle a fourni soixante, soixante & dix, & jusqu’à cent Banaes, on coupe le tronc par le pied, & l’on en voit naître un rejetton. On distingue deux sortes de Bananes Indiennes : les unes de la longueur d’une palme, grosses & rondes comme un œuf, qui se nomment Bananes à rôtir. Le goût en est aussi douc que celui des Figues sauvages. Elles sont fort nourrissantes, lorsqu’on les mange rôties, avec un peu de canelle & du sucre. Leur poulpe est d’un blanc roussâtre, & pleine d’une petite semence tendre & noire, qui se mange aussi. On a soin de les cueillir vertes, pour les faire jaunir & meurir dans les Maisons, comme les Melons d’hyver. Les Bananes de la seconde espece s’appellent Bananes de Jardin. Elles sont plus douces, de meilleur goût, & plus chaudes que les autres, qui sont naturellement froides ; mais elles sont moins grandes, quoiqu’elles ayent les mêmes semences. On les mange crues. Les unes & les autres meurissent dans le même temps. »
1. Signé sous la gravure à droite « CHEDEL SC. ».
2. Histoire naturelle des Indes orientales. § IV. Arbres, Plantes Fruits, & autres productions.
Informations techniques
Notice #013973