Clairwil & Juliette chez la Durand, empoisonneuse (Juliette, III, fig. 27)
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Analyse
Juliette et Clairwil, son amie et institutrice, vont à la rencontre d'une sorcière qui habite « au bout du faubourg Saint-Jacques, dans une petite maison isolée » (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 652). Il s'agit de la Durand, une sorcière mystérieuse douées de pouvoirs surnaturels. Juliette et Clairwil désirent lui acheter des poisons. Pour tester un de ceux-ci, la « liqueur de Polpoch » (p. 489), la Durand fait apparaître un garçon de dix-huit ans et un « sylphe » (ibid.), qui fait peut-être référence au conte de Crébillon.
C'est ce moment que la gravure représente. Le jeune garçon doit prendre Clairwil étendue sur la Durand. Possédant un clitoris phallique, la sorcière peut pénétrer Clairwil. Le sylphe, pollué par Juliette, prend le jeune garçon. Ce jeune garçon doit enfin, juste avant de décharger, boire le poison que lui tend la Durand.
Les étagères remplies de fioles et d'alambics indiquent que nous sommes chez la sorcière, même si l'esthétique néo-classique de la fin du siècle, très dépouillée, cadre mal ici avec le mystère et le surnaturel de l'épisode. Affalée sur sa banquette avec toute la pyramide orgiaque au-dessus d'elle, la Durand règne et règle les événements et organise la mort : c'est elle qui tuera ensuite Clairwil, avant de jurer à Juliette une fidélité absolue.
Comme presque toujours dans cette série, le local est fermé, confinant la pyramide sexuelle dans le vase clos du fantasme. Visuellement cependant, rien ne décèle le caractère surnaturel des personnages que la Durand a créés.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VII. », à droite « P. 238. »
Informations techniques
Notice #014570