Charles découvre les fleurs de lys sur le derrière de Monrose (Voltaire, La Pucelle d’Orléans, ch. 12, 1762)
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Analyse
Agnès s'est consolée de ses malheurs avec Monrose, le beau page. Charles survient, le page se dissimule derrière un rideau, que Charles fait tomber :
Le roi approche, il y porte la main,
Il sent un corps, il recule, il s’écrie :
« Amour, Satan, saint François, saint Germain ! »
Moitié frayeur et moitié jalousie ;
Puis tire à lui, fait tomber sur l’autel,
Avec grand bruit, le rideau sous lequel
Se blottissait cette aimable figure
Qu’à son plaisir façonna la nature.
Son dos tourné par pudeur étalait
Ce que César sans pudeur soumettait
A Nicomède en sa belle jeunesse[12],
Ce que jadis le héros de la Grèce
Admira tant dans son Éphestion,
Ce qu’Adrien mit dans le Panthéon :
Que les héros, ô ciel, ont de faiblesse !
Or Jeanne avait dessiné sur les fesses du page endormi trois fleurs de lys : croyant à une intervention divine, le roi Charles tombe en adoration :
Cet écusson, ces trois fleurs, ce derrière,
Émurent Charle : il se mit en prière ;
Il croit que c’est un tour de Belzébut.
De repentir et de douleur atteinte,
La belle Agnès s’évanouit de crainte.
Le prince alors, dont le trouble s’accrut,
Lui prend les mains : « Qu’on vole ici vers elle,
Accourez tous ; le diable est chez ma belle. »
2. Argument du chant XII : Monrose tue l’aumonier, Charles retrouve Agnès,
qui se consolait avec Monrose dans le château de Cutendre.
Informations techniques
Notice #016059