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Recherche infructueuse

Vérance se présente devant Policandre (L’Astrée, 1733, IV, 10) - Guélard

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Date :
1733
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Y2-7044
Œuvre signée

Analyse

Par une série de péripéties, enlèvements et substitution, le roi Policandre se trouve en guerre avec Céliodante, qu’il ne sait pas être son fils. Céliodante fait prisonnier tombe amoureux de la fille du roi, Rosanire, qu’il ne sait pas être sa sœur. Le mariage entre Céliodante et Rosanire semble pouvoir mettre fin à la guerre. Mais un vieillard, Vérance à gauche sur la gravure, surgit pour révéler à Policandre, à droite, alors qu’il se rendait au temple, en haut, que ce mariage ne peut se faire sans inceste.

Histoire de Rosanire, Celiodante et Rosiléon

Policandre, roi des Boyens, se rend incognito à la cour du roi des Pictes. Là il tombe amoureux de la princesse Argire, il l’aime et il en est aimé. Policandre apprend la mort de son père et doit retourner dans ses états. Il les trouve en guerre civile, divisés entre deux partis, celui de sa mère, qui est pour lui, et celui de Bourbon l’Archimbaut qui est contre. Le roi des Pictes, père d’Argyre, prend le parti de la famille d’Archimbaut. Policandre épouse alors la fille du prince Archimbaut, Clorisène, mettant fin à la guerre. Or pendant ce temps Argire a accouché secrètement d’un fils de Policandre. Dissimulant son dépit, elle épouse le roi des Santons, dont elle a l’année suivante un fils, Celiodante. Argire consulte un oracle qui lui annonce un fratricide et un inceste. Elle dissimule cette réponse et substitue à Céliodante le fils de Policandre. Elle envoie le vrai Céliodante au pays des Santons, avec une turquoise de Policandre. Pendant ce temps, Policandre a eu avec Clorisène un fils, Arionte, et une fille, Rosanire. Clorisène meurt, laissant une fille d’un autre lit, Céphise.
Policandre donne aux deux jeunes filles un Bel Esclave, qui se prend de passion pour Rosanire. Au cours d’une chasse, le Bel Esclave sauve le roi d’un lion. Il obtient la liberté et le roi le fait chevalier, sous le nom de Rosiléon.
Mais Rosiléon est gravement blessé. Rosanire lui envoie une lettre d’amour sous la forme d’une formule magique à porter autour du cou. Policandre demande à voir ce talisman, qu’heureuement Rosiléon a substitué. Guéri, il part comme chevalier errant.
Pendant ce temps le roi des Pictes meurt, suivi du roi des Santons : Argire est libre et demande par lettre à Policandre, également veuf, de satisfaire à son ancienne promesse en l’épousant. Policandre refuse.
Argire se met à haïr le fils qu’elle a eu de Policandre, le faux Céliodante, et envoie s’enquérir du fils qu’elle a exilé au port des Santons, le vrai Céliodante. Un incident à la frontière des royaumes des Pictes et des Boyens donne le prétexte à Argire pour déclarer la guerre à Policandre, pour laquelle elle dépêche le faux Céliodante, espérant que le père tuerait ainsi le fils ou le fils le père. Célodante gagne la bataille, Arionte le fils unique de Policandre est tué.
Rosiléon apprend le désastre des Boyens, se porte à leur secours, libère la ville d’Avaric où Policandre s’était réfugié et fait prisonnier Céliodante.
Policandre promet à Rosiléon la main de Rosanire, mais Céliodante tombe amoureux d’elle. Il se confie à Oronte, son précepteur, qui lui propose de négocier la paix avec Policandre contre la main de Rosanire. Oronte s’allie avec deux dignitaires de la cour qui répugnent à faire de Rosiléon leur roi, Policandre se laisse convaincre.
Rosiléon revient vainqueur auprès de Policandre, pour apprendre sa décision. Rosanire lui redit son amour, mais elle obéira à son père s’il lui commande d’épouser Céliodante. Rosiléon s’explique vivement avec Policandre devant les conseillers du roi. Il est arrêté et perd la raison.
Oronte porte la bonne nouvelle de la paix avantageusement conclue à Argire, qui s’évanouit en comprenant que l’oracle est en train de s’accomplir. Cependnat Oronte met en œuvre les clauses du traité.
Un jour que Policandre va au temple, il est arrêté par un vieillard : c’est Vérance, à qui Argire avait jadis confié le vrai Céliodante.

« Un matin le roy Policandre allant au temple suivant sa coustume, un pauvre homme le voyant passer et ne pouvant s’approcher de luy à cause de ses gardes qui l’en empeschoient : Roy Policandre, luy cria-t’il, commande que je puisse te dire mon nom, sans qu’autre me puisse entendre. Le roy tournant les yeux sur luy, et le voyant vieil, presque tout dechiré et en tres-mauvais estat, eut opinion qu’il voulust l’aumosne ; et come il estoit fort charitable, il commanda à quelqu’un des siens de la luy faire, mais ce pauvre homme relevant la voix : Ce n’est pas l’aumosne, dit-il, que je demande, quoy que j’en aye bien affaire, mais seulement de te pouvoir dire mon nom. Ceux qui l’ouyrent eurent opinion que ce fut un fol, et l’alloient repoussant, mais le roy le regardant plus attentivement, eut quelque souvenir de l’avoir veu autrefois, et commanda qu’on le laissast approcher. Ce pauvre homme mettant un genouil en terre, avec une meilleure façon que ses habits ne monstroient pas qu’il sceust faire, se releva, et le plus bas qu’il put pour n’estre ouy d’autre que du roy : Seigneur, luy dit-il, je suis Verance.
Policandre à ce nom, à sa voix et à ses gestes, se remit incontinent en memoire que c’estoit ce Verance duquel il s’estoit autresfois servy quand il recherchoit Argire, et que depuis il avoit laissé auprés d’elle. De sorte que ravy d’estonnement de le voir tant inopinément, apres avoir eu opinion qu’il estoit mort comme on luy avoit entendre, lors qu’il en avoit demandé des nouvelles, il ne se put empescher de luy jetter les bras au col et l’embrasser aussi cherement que s’il eust esté son fils. Chacun demeura estonné de ces caresses extraordinaires, mais le roy le remettant à l’un des maistres de son hostel, luy commanda de le faire vestir et bien traiter, et que le soir il le luy conduisit dans sa chambre. Verance avoit esté si saisi de contentement aux caresses que le roy luy avoit faites, qu’il ne put dire rien davantage, ne faisant que pleurer de joye et d’allegresse. »

Vérance révèle alors à Policandre que Céliodante est son fils, qui ne peut donc épouser Rosanire sa sœur. Argire se rend cependant auprès de Policandre pour le mariage, qu’elle entend prévenir. On interroge Vérance : il s’avère alors que l’autre Céliodante, le fils du roi des Santons que lui a confié Argire, a été enlevé par des pirates et est Rosiléon. Une pierre avec une inscription, que Policandre avait donnée à Argire, Argire à Vérance, Vérance à Céliodante, le Bel Esclave à Rosanire, prouve qu’il s’agit bien de lui ; il a aussi une marque en forme de rose sur la main. Vérance et Rosanire se retrouvent alors et se reconnaissent, mais Rosanire ne retrouve pas la raison. Il est conduit en forêt. Vérance rappelle à Policandre les promesses faites jadis à Argire. Policandre promet d’épouser Argire et Rosanire, grâce à l’arrivée du prince Godomar et une cérémonie au temple, peut retrouver ses esprits.

Annotations :

1. Signé sous la gravure à droite « Guélard sc. »

Sources textuelles :
L’Astrée, 4ème partie, 1627

Informations techniques

Notice #016264

Image HD

Identifiant historique :
B5583
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)