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Livre II. César laisse la vie sauve à Domitius (Pharsale, trad Brébeuf, 1657)

Date :
1657
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Lieu de conservation :

Analyse

César s’est rendu maître de Corfinium, que défendait Domitius. On lui livre Domitius : malgré la superbe du vaincu, César lui accorde la vie.

Mais, ô crime ! ô trahison ! les portes s’ouvrent, et les soldats de Domitius le traînent captif aux pieds de César, aux pieds d’un citoyen superbe. Domitius, loin de laisser abattre par le malheur la noble fierté de son âme, présente â la mort un front menaçant. César sait bien qu’il la désire et qu’il ne craint que le pardon. "Vis malgré toi, lui dit-il, et vois le jour que César te laisse. Sois pour les vaincus l’exemple et le gage de ma clémence. Tu es libre, tu peux tenter de nouveau contre moi le sort des armes, et s’il me livre jamais en tes mains, je te dispense du retour." À ces mots, il ordonne que ses liens soient rompus.
Quelle honte la Fortune eût épargnée à ce Romain, s’il eût obtenu le trépas ! Le dernier supplice pour un citoyen fut de s’entendre pardonner d’avoir suivi Pompée et le Sénat sous les drapeaux de la patrie.
Domitius dissimule et renferme sa rage, mais en lui-même : "Malheureux ! dit-il. Irai-je cacher ma honte au sein de Rome, à l’ombre de la paix ? Fuirai-je les dangers de la guerre, moi qui rougis de voir le jour ? Précipitons-nous à travers mille morts ! Courons au terme d’une vie odieuse ! Échappons au bienfait de César."  

Sources textuelles :
Lucain, Marcus Annæus Lucanus (39-65)

Informations techniques

Notice #016858

Image HD

Identifiant historique :
B6177
Traitement de l'image :
Image web