Livre X. César fuit Pharos à la nage (Pharsale, trad Brébeuf, 1657)
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Analyse
Le phare d’Alexandrie.
Sur la levée étroite qui traverse le port et joint l’île de Pharos à la ville, César, à la tête des siens, s’était avancé pour gagner ses vaisseaux abandonnés. Dans un instant, il est environné de tous les périls de la guerre. Devant lui et à ses côtés d’épaisses lignes de vaisseaux le pressent et bordent l’enceinte du port, par derrière, ceux de la ville le chargent en même temps ; pour lui, nul moyen de salut, ni dans la fuite, ni dans la valeur, à peine l’espoir d’une mort honorable. Ce n’est pas au milieu d’une armée qu’il a défaite et sur un champ couvert d’ennemis égorgés, qu’il touche au moment de périr ; c’est sans verser une goutte de sang qu’il se voit pris, forcé par le lieu même, et sans savoir s’il doit craindre ou s’il doit souhaiter la mort. Dans cette extrémité, se rappelant Scéva et sa défense sur la brèche du fort devant Dyrrachium, il pense à la gloire immortelle dont se couvrit ce Romain, lorsque, sur les débris du rempart que l’ennemi allait franchir, il résista seul à Pompée...
Et César acculé se jette à l’eau et fuit à la nage au premier plan.
Informations techniques
Notice #016866