Abudah in the Groves of Shadaski (The Tales of the Genii, 1764) - Walker
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Analyse
Résumé de la 1ère aventure :
Abudah est un riche marchand de Bagdad, qui fait des cauchemars à cause d’une petite sorcière qui lui apparaît toutes les nuits. Dans une première aventure il s’est procuré, dans un coffre fermé de cinquante clefs, le talisman d’Oromane, jusque là conservé dans le palais des génies. Cependant, les clefs que les génies lui ont donné n’ouvrent pas le coffre. Une fée paraît alors qui lui promet de le conduire où sont les vraies clefs.
Seconde aventure :
Abudah s’éveille dans un pays merveilleux semblable au Paradis terrestre. Une barque l’attend au bord d’une rivière, dix jeunes rameurs le conduisent jusqu’à un lac bordé de temples et de palais. Là dix nymphes l’accompagnent jusqu’à un Palais magnifique, où elle lui montre ses appartements. Il est baigné, parfumé, richement vêtu, puis on lui sert à boire et à manger. Puis on le conduit sur une terrasse, et de là dans une salle de spectacle, où il danse. Un festin est apprêté. Enfin, la reine paraît, à qui Abudah est présenté. La reine le remercie d’avoir apporté le coffre : c’est elle qui en possède les vraies clefs. Tous deux se retirent sous une tente pour se livrer à l’amour, et tous les autres couples font de même.
Le lendemain, Abudah demande à la reine les clefs, elle les lui donne et Abudah se rend au Temple, où le coffre de fer a été entreposé. Les serrures s’ouvrent sans difficulté, jusqu’à la dernière…
« Il touche au moment où le trésor va s’offrir à sa vue : il ne lui reste plus qu’une serrure à ouvrir : “O Reine charmante, s’écrie-t-il, soyez témoin de mon triomphe, voyez-moi achever glorieusement mon illustre conquête. La dernière serrure s’ouvrit au moment que la Reine arrivoit, & que le joyeux Abudah l’incitoit à partager avec lui le plaisir de retirer le Talisman du coffre.
Le marchand levoit le couvercle… Tout à coup il est envitonné de ténebres épaisses : le tonnerre gronde avec un bruit effroyable, au milieu des éclairs qui étincellent de toutes parts : des flammes horribles enveloppent Abudah : il est saisi d’effroi.
Toute l’assemblée est en tumulte. L’épouvante succede à la joie ; ce ne sont plus que des cris affreux, des hurlemens horribles. Les uns courent çà & là à la lueur des éclairs ; & plusieurs sont écrasés sous les ruines du Temple qui croule ; d’autres se livrent à la rage & au désespoir ; ils s’entretuent, ou se déchirent eux-mêmes de leurs propres mains.
Abudah plus effrayé que les autres, jette autour de lui des regards consternés, cherchant à reconnoître la Reine au feu des éclairs. Mais, ô spectacle épouvantable ! ses graces ont disparu. Son beau corps à moitié consumé par les flammes, se resserre & diminue par degrés, & à la place de cette beauté presque divine dont les yeux languissans d’amour l’avoient regardé si tendrement, il revoit sa vieille petite Sorciere. La fureur est dans ses regards, & sa bouche vomit ces mots épouvantables.
“Insensé, comment as-tu osé te flatter de trouver le Talisman d’Oro[s]mane au sein de la folle intempérance qui regne dans ce bocage infecté d’un air impur ? C’étoit bien-là qu’il falloit aller cherche ce trésor précieux…” »
1. Signé sous la gravure à gauche : « A. Waker del. et sculp. »
Légende sous la signature : « The Merchant ABUDAH in the Groves of Shadaski. »
Gravure insérée après la p. 48.
3. Cette gravure manque dans l’édition in-12 de 1781
Informations techniques
Notice #016882