Tarquin et Lucrèce - Salviati
Anciens numéros d'inventaire : NIII 4974, MA 4660
Numéros de catalogues : Inventaire italien, t.I, U 143
Référence de l'inventaire manuscrit : vol.4, p.325
Analyse
On retrouve ici la tripartition de l’espace qui caractérisait déjà la même scène interprétée par Jules Romain en 1536. A gauche, au fond, la porte entrouverte ménage la possibilité, à tout moment, d’une intrusion du dehors et constitue la chambre de Lucrèce en espace restreint de la représentation scénique, opposé à l’espace vague du réel. A droite, le rideau du lit suggère, derrière la mise en scène théâtrale du viol, derrière sa traduction en signes et en gestuelle de théâtre, la réalité obscure, irreprésentable du viol. Au premier plan à droite un spectateur relaye notre propre regard porté sur la scène et matérialise l’écran du quatrième mur. Ce spectateur qui semble porter les armes de Tarquin pourrait être le soldat dont Tite-Live dit qu’il accompagna Tarquin lors de sa visite à Lucrèce. Il n’a donc rien à voir avec les témoins réprobateurs qui, ultérieurement, seront convoqués par Lucrèce pour constater le viol.
Le dispositif est donc particulièrement pervers : ce soldat complice placé en position d'embrayeur visuel nous oblige, pour juger la scène, pour l'évaluer moralement, à nous mettre à sa place et à participer au forfait avec lui.
Informations techniques
Notice #001741