La mort de Milon de Crotone - Bachelier
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Analyse
Livret du Salon de 1761 :
« Par M. Bachelier, Académicien.
58. […]
59. La fin tragique de Milon de Crotone. Tableau de 9 pieds de haut sur 6 de large. »
Célèbre athlète plusieurs fois vainqueur à la lutte aux Jeux Olympiques et Pythiques, Milon commanda la guerre déclenchée vers 510 av. JC par les aristocrates de Crotone contre Sybaris, en Grande Grèce, d’où une révolution populaire avait chassé les oligarques. Milon aurait voulu fendre un arbre de ses mains et se serait retrouvé coincé entre les deux parties du tronc, qui se resserrèrent sur lui. Il ne put alors échapper aux loups, qui le dévorèrent. Non sans combat : on en voit un ici qui roule à ses pieds, tandis qu'un autre le contourne pour le prendre par derrière.
De la même façon qu’il avait vertement critiqué la Résurrection de 1759, et qu’il ne sera pas tendre avec la Charité romaine de 1765, Diderot n’apprécie pas le Milon de Bachelier :
« Avez-vous jamais rien vu de si mauvais avec tant de prétention que ce Milon de Crotone. » Diderot reproche essentiellement à Bachelier d’avoir imité mécaniquement la sculpture antique du Laocoon, sans se soucier de la vraisemblance du geste et
3. Copie en 1763 par Joseph-Benoît Suvée (Groeninge Museum, Bruges).
Dans un tableau de 1535, le Pordenone avait remplacé les loups de la fable par des fauves africains : Milon sera ensuite souvent représenté dévoré par un lion, peut-être par contamination avec l’histoire de Samson. Mais ici Bachelier revient aux données originelles du récit de Pausanias (« et se trouvant ainsi pris dans le bois, il fut la proie des loups »). Noter cependant la peau de bête dont il est vêtu : une peau de léopard ?
Informations techniques
Notice #001803