La mort de Virginie - Doyen
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Analyse
Livret du Salon de 1759 :
« Par M. Doyen, Agréé.
119. La mort de Virginie. Virginius, Romain, de Famille Plébéienne, avoit une Fille âgée de quinze ans, promise en mariage à Icilius, qui avoit été Tribun. Le Decemvir Appius, n’ayant pû la séduire, engagea Claudius, un de ses Clients, à la saisir & la revendiquer comme son Esclave ; mais cette violence ayant excité les cris du peuple, le Decemvir n’osa décider en l’absence de Virginius, qui étoit à l’armée, & remit la cause au lendemain. On a représenté le moment du jour suivant où Virginie est dans la Place publique au pied du Capitole, devant le Tribunal d’Appius, accompagnée de son Pere, de sa Gouvernante, d’Icilius, & de plusieurs Dames Romaines, témoins des couches de sa mere qui étoit morte. Le Decemvir aveuglé par sa passion, sans vouloir rien entendre, prononce que Virginie appartient à Claudius, & commande aux Soldats qu’il avoit fait descendre du Capitole de chasser le peuple. Tous ceux qui assistent à ce Jugement inique, jettent des cris & veulent s’opposer à son exécution. Le Peintre a préféré ce moment à l’horreur de celui qui le suivit, où Virginius sacrifia sa fille pour lui sauver l’honneur & la liberté. Ce Tableau a vingt pieds de largeur sur douze de hauteur. »
Commentaire de Diderot :
« La Mort de Virginie par Doyen est une composition immense où il y a de très belles choses. Le défaut c’est que les figures principales sont petites, et les accessoires grandes. Virginie est manquée ; ce n’est ni Appius, ni Claudius, ni le père, ni la fille qui m’attachent ; mais des gens du peuple, des soldats et d’autres personnages qui sont aussi du plus beau choix ; et des draperies d’un moelleux, d’une richesse et d’un ton de couleur surprenant. » (Diderot, Salon de 1759, Ver IV 199)
2. Tableau d’agrément de l’artiste à l’Académie. Doyen fut agréé le 5 août 1758. C’est la première peinture qu’acquiert Philippe de Bourbon, duc de Parme, pour sa galerie, sur le conseil du marquis du Tillot, en 1760. Doyen aurait séjourné à Parme en 1756, à son retour de Rome pour Paris.
3. Dessins préparatoires dispersés au Louvre, à l’Ermitage, à Francfort. Une esquisse se trouve dans une collection hollandaise. Une copie d’après un dessin de Vien, au musée de Rochefort.
La localisation actuelle de son tableau de réception en 1759, « Jupiter et Junon recevant d’Hébé le nectar » (235x177 cm), est inconnue. Une réplique en est conservée au musée d’art et d’histoire de Langres, inv. 863-1-2.
Informations techniques
Notice #001812