La Charité romaine - Lagrenée
Analyse
Texte de Valère Maxime :
« Le même éloge pourrait venir à l’esprit à propos du sens de ses obligations qu’a manifesté Péro : lorsque son père Cymon fut frappé par une infortune semblable et soumis à une détention identique, alors qu’il était déjà d’une extrême vieillesse, elle l’a pris au sein comme un bébé, et l’a nourri. Étonnement et stupéfaction frappent les regards, quand ils voient cette attitude représentée en image, et les conditions qui ont entouré cette situation autrefois se renouvellent dans l’admiration qu’éveille le spectacle qu’on en a maintenant, les contours muets qui sont ainsi donnés aux corps faisant croire qu’on aperçoit la vie et le souffle qui les animaient. Et il est inévitable que l’esprit aussi éprouve cela, quand la représentation encore plus efficace qu’en propose la littérature l’incite à retrouver le passé à la place de ce qu’elle lui donne maintenant. » Dans Hygin, on trouve la phrase suivante : « Xanthippé donna à son père Mycon emprisonné, avec son lait, l’aliment qui lui conserva la vie. » (Hygin, Fables, CCLIV.)
Mercure de France, octobre 1765, p. 161 :
« Il y a dans ce petit tableau de la Charité romaine une intelligence d’expression sur le visage de la fille qui soutient avec son lait la vie de son père, que nous ne devons pas obmettre. L’idée d’avoirn peint l’inquiétude de cette fille sur ce secret si cher à sa tendresse, en appercevant un Garde qui peut voir son action à travers les barreaux de la prison est infiniment heureuse. Nous n’avons pas connoissance qu’elle eût été employée avant M. de la Grenée. »
Informations techniques
Notice #001840