Apparition d’Énée à Didon (Énéide, Vat.Lat.3225)
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Analyse
Début du texte qu'on lit sous l'image, c'est le moment où Énée jusque là invisible apparaît devant Didon :
« Vix ea fatus erat cum circumfusa repente
scindit se nubes et in aethera purgat apertum.
Restitit Aeneas claraque in luce refulsit… » (I, 586-590)
En fait l'image représente l'ensemble du trajet qui conduit Énée des côtes libyennes à Didon, puis Achate de Didon aux vaisseaux troyens pour annoncer que l'hospitalité est accordée. L'image est structurée à partir de trois syntagmes comportant chacun trois éléments.
Le syntagme de droite représente les bateaux, qui ont accosté les côtes libyennes, et Achate revenant aux bateaux : c'est le point de départ et le point d'arrivée fixé pour le regard.
Le syntagme central représente les Troyens arrivant devant Didon. L'illustrateur ne cherche pas à représenter la nuée par laquelle Vénus garantissait à Énée et à Achate l'invisibilité. Il ne différencie pas non plus les deux groupes de Troyens qui se présentent devant Didon, d'abord Idoménée et ses compagnons, puis Énée et Achate. Priorité est donné à la salutation des étrangers (le geste des deux doigts), signalés par leur bonnet phrygien, devant la reine.
Le syntagme de gauche représente Didon et sa sœur Anna accueillant les étrangers. La royauté de Didon est signifiée par le sceptre qu'elle tient et par le trône blanc, sur lequel se détache le geste d'accueil de sa main (du haut vers le bas), symétrique du geste de salutation des Troyens (du bas vers le haut).
1. On lit en haut à droite « TROIANI ».
2. folio 16 recto.
Informations techniques
Notice #018431