Enterrement de Misène (Virgile, Énéide 6, éd. Brant, Strasbourg Grüninger 1502, f260)
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Analyse
Les vers figurant au dessus de l’image rapportent les injonctions de la Sibylle de Cumes, qu’Énée a consultée pour descendre aux Enfers : un des hommes d’Énée gît mort sur le rivage, il faut l’enterrer.
« Praeterea jacet exanimum tibi corpus amici
(heu nescis) totamque incestat funere classem,
dum consulta petis nostroque in limine pendes.
Sedibus hunc refere ante suis et conde sepulcro.
Duc nigras pecudes ; ea prima piacula sunto.
Sic demum lucos Stygis et regna invia vivis
aspicies. Dixit, pressoque obmutuit ore. » (VI, 149-155)
La Sibylle n’est pas visible sur l’image.
L’image représente ce qui suit : Énée et ses hommes transportent le corps de Misène (Mysenus sur le phylactère) qu’ils ont trouvé échoué sur la plage (v. 164). Pour élever le bûcher funéraire, tous coupent du bois (180-182), c’est ce qui occupe l’essentiel de la surface de l’image. En haut à droite, l’homme pensif appuyé sur sa hache est peut-être Énée formant seul dans la forêt le vœu de voir apparaître le rameau d’or (185-189). En haut à gauche Corinée (Chorineus sur le physlactère) s’apprête à enfermer dans l’urne à ses pieds les cendres de Misène. Mais c’est une tombe pour un cercueil qu’on lui creuse, et le petit feu qui brûle à côté ne ressemble guère à un bûcher funéraire…
2. Folio CCLX recto.
Informations techniques
Notice #018459