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Recherche infructueuse

L’ancien & le nouveau Marcellus (Énéide, Strasbourg, 1502) - Grüninger > Brant

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Date :
1502
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
Cod. Heid. 370,319 (Signatur/Shelfmark UB)

Analyse

« Sic pater Anchises atque haec mirantibus addit :
Aspice ut insignis spoliis Marcellus opimis » (VI, 854-855)

[Ainsi parlait le père Anchise, et il ajouta ceci à ses interlocuteurs émerveillés :
Vois comme Marcellus, avec ses extraordinaires dépouilles opimes…]

Au centre de l’image se trouvent Énée, la Sibylle et Anchise qui se cache le visage du bras pour pleurer, préparant l’éloge funèbre du jeune Marcellus qui finira le livre VI. En bas à droite, en dehors de l’enceinte d’osier, Marcus Claudius Marcellus, l’ancien Marcellus consul en -222 pendant la 2e guerre punique, s’avance à cheval, l’épée brandie, et met en déroute trois hommes, figurant sa victoire sur Carthage et sur les Gaulois révoltés (Viridomaros) (855-859). Au-dessus, plus à gauche et dans l’enceinte, le jeune Marcellus, son homonyme à l’air mélancolique, est le neveu d’Auguste, mort prématurément de maladie à Baïes (868-886). En haut à droite, les personnages d’Anchise, d’Énée et de la Sibylle sont répétés : Anchise les conduit hors des Enfers par la porte d’ivoire, vers leur bateau.
A droite à mi hauteur, l’illustrateur a représenté Virgile tenant une lyre face à une femme portant une urne. Derrière elle, une couronne est déposée à terre. Au bas de la robe de Virgile est brodé « ROV ».
De l’autre côté de la gravure, à la même hauteur, un roi, portant couronne et sceptre, s’avance et abaisse son sceptre vers un homme attablé. Le phylactère indique qu’il s’agit d’Auguste. Face à lui, Virgile s’est épuisé à la tâche et s’est endormi à sa table jonchée des fleurs de sa poésie. Il n’a pas eu la force de se déshabiller : une des manches de sa tunique est retirée et il tient dans sa main gauche un gant (ou un haut de chausse ?). Un de ses serviteurs derrière lui emporte les bougies devenues inutiles. Tandis qu’Auguste s’efforce de réveiller Virgile de son sceptre, il lui montre le jeune Marcellus qu’il s’agit d’immortaliser.
Le costume du roi, sa couronne, son sceptre sont très proches de ceux de l’empereur Frédéric III, tels qu’ils apparaissent dans le portrait effectué par Hans Burgkmair vers 1500. Strasbourg (où le livre a été imprimé) était alors une ville libre du Saint Empire Romain Germanique.
A droite, faisant pendant à la scène où Auguste réveille Virgile, Virgile joue de la lyre devant une femme en robe chammarrée qui lui tend une urne (remplie d’or ?) : délaissant la couronne des rois (derrière elle), la Renommée offre à Virgile sa récompense.
Ces deux allégories n’ont pas d’équivalent dans le texte virgilien.

Annotations :

2. Folio CCLXXXVI.

Sources textuelles :
Virgile, Énéide, Livre 06 (La descente aux Enfers)

Informations techniques

Notice #018470

Image HD

Identifiant historique :
B7789
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique de l'université de Heidelberg (https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit)