Tempête sur la route des Strophades (Énéide, Strasbourg, 1502) - S. Brant
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Analyse
Alors que la flotte d’Énée quitte Pergamée, en haut à gauche sur l’image, la tempête se déchaîne :
« Noctem hyememque ferens, et inhorruit unda tenebris.
Continuo venti volvunt mare magnaque surgunt
aequora, dispersi jactamur gurgite vasto… » (III, 195-203)
En bas à gauche, faut-il reconnaître la maison où Énée a vu les dieux en songe, qui lui prescrivaient de reprendre la route ? Derrière la maison, Énée lèverait les yeux aux Ciel pour adresser, après son songe, une prière aux dieux (177). Les trois personnages sur la rive seraient au centre Énée montrant le Ciel du doigt qui lui ordonne de partir, à gauche Ascagne son fils à qui il s’adresse, à droite le vieil Anchise assis qui écoute et approuve. Mais dans le texte, c’est à Anchise qu’Énée rapporte son rêvce (189) et il n’est pas question d’Ascagne… Autre problème : si c’est Énéequi est représenté trois fois sur l’image, le même personnage aurait une barbe simple à gauche, serait glabre au centre et porterait une barbe à deux pointes comme Moïse à droite… Enfin, le fait de représenter ce qui précède le texte et non ce qui le suit est absolument exceptionnel.
Mais la suite, qui est l’épisode des harpyes, n’a aucunb rapport avec cette image, dont le mouvement va naturellement d’en bas à gauche, le rivage de Crète quitté, vers en haut à droite, l’île des Strophades abordée.
A droite, le vaisseau d’Énée est ballotté par le vent qui souffle du ciel. Au-dessus du vaisseau, un phylacvtère indique les Strophades (209).
2. Folio CXCII.
Informations techniques
Notice #018484