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Les Anglais demandent pardon Ă  Aurengzeb (Histoire des deux Indes, 1781) - Moreau le Jeune

Date :
1780
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :

Analyse

Aurengzeb est le souverain de l'empire moghol de 1658 Ă  1707, et le dernier des Grands Moghols. Sous son rĂšgne, Josias Child, directeur de la Compagnie anglaise des Indes, ordonne Ă  son frĂšre de frustrer les prĂȘteurs de leur crĂ©ance. Un horrible brigandage est exercĂ© dans tout l'Indoustan et une flotte chargĂ©e de vivres pour l'armĂ©e Mogole est saisie.

« Aurengzeb, qui tenoit les rĂȘnes de l’empire d’une main ferme, ne diffĂ©ra pas d’un moment la punition d’un si grand outrage. Un de ses lieutenans dĂ©barque au commencement de 1689, avec vingt-mille hommes Ă  Bombay, isle importante du Malabar, qu’une princesse de Portugal avoit apportĂ©e en dot Ă  Charles II, & que ce monarque avoit cĂ©dĂ©e Ă  la compagnie en 1668. À l’approche de l’ennemi, l’on abandonne le fort de Magazan avec tant de prĂ©cipitation, qu’on y oublie de l’argent, des vivres, pluĆżieurs caisses remplies d’armes, & quatorze piĂšces de gros canon. Le gĂ©nĂ©ral Indien, enhardi par ce premier avantage, attaque les Anglois dans la plaine, les bat & les rĂ©duit Ă  se renfermer tous dans la principale forteresse, oĂč il les investit, & oĂč il espĂšre les forcer bientĂŽt de se rendre.
Child, aussi lĂąche dans le danger qu’il avoit paru audacieux dans ses pirateries, envoie sur le champ des dĂ©putĂ©s Ă  la cour, pour y demander grĂące. AprĂšs bien des supplications, bien des bassesses, ces Anglois sont admis devant l’empereur, les mains liĂ©es & la face prosternĂ©e contre terre. Aurengzeb, qui vouloit conserver une liaison qu’il croyoit utile Ă  ses Ă©tats, ne fut pas inflexible. AprĂšs avoir parlĂ© en souverain irritĂ©, en souverain qui pouvoit & devoit peut-ĂȘtre se venger, il cĂ©da au repentir & aux soumissions. L’éloignement de l’auteur des troubles, un dĂ©dommagement convenable pour ceux de ses sujets qu’on avoit pillĂ©s : tels furent les actes de jsĆżtice auxquels le despote, le plus absolu qui fut jamais, rĂ©duisit ses volontĂ©s suprĂȘmes. À ces conditions si modĂ©rĂ©es, il fut permis aux Anglois de continuer Ă  jouir des privilĂšges qu’ils avoient obtenus dans les rades Mogoles, Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes.

Annotations :

1. La gravure n'est pas signĂ©e. RĂ©impression probable de la gravure de 1780 chez le mĂȘme Ă©diteur, signĂ©e Moreau le Jeune.

Sources textuelles :
Raynal, Guillaume-Thomas (1713-1796)
Histoire des deux Indes, tome II

Informations techniques

Notice #018807

Image HD

Traitement de l'image :
Photo numérique
Localisation de la reproduction :
Collection particuliĂšre (Cachan)
Bibliographie :