La mort de Mme de Chartres (La Princesse de Clèves, Desenne, 1818)
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Analyse
« Ayez de la force et du courage, ma fille, retirez-vous de la cour, obligez votre mari de vous emmener ; ne craignez point de prendre des partis trop rudes et trop difficiles ; quelque affreux qu'ils vous paraissent d'abord, ils seront plus doux dans les suites que les malheurs d'une galanterie. Si d'autres raisons que celles de la vertu et de votre devoir vous pouvaient obliger Ă ce que je souhaite, je vous dirais que, si quelque chose Ă©tait capable de troubler le bonheur que j'espère en sortant de ce monde, ce serait de vous voir tomber comme les autres femmes, mais, si ce malheur vous doit arriver, je reçois la mort avec joie, pour n'en ĂŞtre pas le tĂ©moin.Â
Mme de Clèves fondait en larmes sur la main de sa mère, qu'elle tenait serrĂ©e entre les siennes, et Mme de Chartres se sentant touchĂ©e elle-mĂŞme :Â
— Adieu, ma fille, lui dit-elle, finissons une conversation qui nous attendrit trop l'une et l'autre, et souvenez-vous, si vous pouvez, de tout ce que je viens de vous dire.Â
Elle se tourna de l'autre côté en achevant ces paroles et commanda à sa fille d'appeler ses femmes, sans vouloir l'écouter, ni parler davantage. »
1. Signé sous la gravure à gauche « Desenne del.t », à droite « Godefroy Sc.t ».
3. Comparer la douleur de Mlle de Chartres au chevet de sa mère à celle d'Agrippine devant le lit de Germanicus expirant.
Informations techniques
Notice #019427