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Recherche infructueuse

La dernière Cène (version de San Polo) - Tintoret

Date :
Entre 1574 et 1575
Date incertaine
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
228x535 cm
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :

Analyse

Après avoir représenté, dans les versions antérieures qu'il a données de la Cène, la bénédiction du pain par Jésus, puis son annonce de la trahison, le peintre montre maintenant ce qu’il est convenu d’appeler « la communion des apôtres ». Cela ne se trouve pas dans le texte évangélique, où seule la coupe circule entre eux, mais correspond à la liturgie eucharistique traditionnelle, où le prêtre distribue l’hostie dans la bouche de chacun. Tout est mouvement dans cette mise en scène. Les apôtres, dont il est difficile de reconnaître le nombre exact, se pressent et s’agitent autour de la table. Debout, le Christ ouvre ses bras en croix, et tend le pain vers la bouche de deux apôtres. Mais le pain circule aussi à partir de la table, par un autre disciple, assis, et qui se retourne pour donner le sien à un mendiant, couché à terre. On passe ainsi de la communion eucharistique, aux œuvres de la Charité.  

A gauche un serviteur, que l’on voit de dos, ne sert qu’à équilibrer la composition, avec la scène de droite. Car là-bas, la salle s’ouvre sur l’extérieur, et d’autres  personnages s’ajoutent au groupe principal. Un seigneur de la Renaissance, debout, observe un enfant qui tend la main et reçoit une pomme du dernier apôtre de droite. Son geste et son bras sont strictement parallèles à ceux de l’apôtre assis, donnant du pain à un mendiant. L’observateur peut ainsi méditer sur la relation entre le pain eucharistique et le péché originel.

Debout, le Christ est le centre et le sommet d’une pyramide le long de laquelle descendent les diagonales de la composition. Elles portent le pain consacré, la parole sacrificielle et rédemptrice… Par là, ce dernier repas de Jésus n’est pas un témoignage du passé, mais une célébration contemporaine du peintre, c’est pourquoi tous les personnages portent des vêtements du XVIe s., le Christ compris.

Le tableau rappelle la confraternité de la Scuola del Sacramento à ses devoirs au travers d'une scène centrée sur la célébration eucharistique : ces devoirs sont de porter assistance aux malades, de nourrir les indigents, de porter l'hostie chez ceux qui ne peuvent plus se déplacer afin qu'ils puissent communier.

 

Annotations :

2. Commande  de la Scuola del Sacramento de l'église.
Restauré en 2012, le tableau a été exposé à Milan à cette occasion.

Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #019697

Image HD

Traitement de l'image :
Image web