Roger aux portes de la cité d’Alcine (Roland furieux Brunet 1775, ch6) - Cochin
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Analyse
Au premier plan à gauche, Roger pourfend les monstres. A droite, les deux dames montées sur des licornes viennent interrompre son combat. Au fond à droite on distingue les portes de la ville, où l’on danse.
Par rapport aux représentations du 16e siècle, les monstres sont très humanisés, le combat est comme normalisé. Roger, complètement ridicule chez l’Arioste où il s’affronte à un chef monté sur une tortue, est ici représenté avantageusement, dans la posture du héros vaillant et victorieux. Le combat était pourtant en passe d’être perdu quand, chez l’Arioste, les deux jeunes femmes tirent d’affaire le chevalier en mauvaise posture.
La gravure s’ordonne, de façon tout à fait classique pour un dispositif scénique, en un espace restreint du combat, centré sur Roger et circonscrit par les deux cavalières en haut, les cadavres en bas, et un espace vague du divertissement, les portes de la ville, qui préfigurent la suite du récit. La scène se cristallise autour du geste théâtral de Roger brandissant son épée, geste totalement refabriqué et sans fondement dans le texte. La lisière entre les deux espaces, matérialisée par les deux femmes, articule un avant, le combat, et un après, le cheminement vers la cité d’Alcine : la scène représente donc un instant prégnant.
1. Signé sous la gravure à gauche « C. N. Cochin Eques del. », à droite « N. Ponce Sculp. 1775 »
Informations techniques
Notice #001973