Gabrine fait tuer Argée par Filandre (Roland furieux Brunet 1776, ch21) - Cochin
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Analyse
Histoire de Gabrine, racontĂ©e par Hermonides de Hollande Ă Zerbin : Gabrine, mariĂ©e Ă ArgĂ©e, est tombĂ©e amoureuse du frère d’Hermonides, Filandre. BlessĂ© dans un combat, celui-ci subit ses avances en l’absence du mari et, malgrĂ© ses blessures cherche Ă s’enfuir. ArgĂ©e rentre. Gabrine prĂ©tend alors qu’elle a Ă©tĂ© violĂ©e. Filandre est retenu prisonnier dans le château.   Â
Quelques temps plus tard, ArgĂ©e feint de partir en croisade pour tromper son voisin Morand-Le-Beau et l’attirer dans un guet-apens. Mais il revient chaque nuit incognito auprès de sa femme. Gabrine prĂ©tend alors Ă Filandre que c’est Morand qui abuse d’elle en profitant de l’absence de son mari. Par amitiĂ© pour ArgĂ©e, et malgrĂ© le châtiment injuste qu’il lui fait subir, Filandre accepte de dĂ©fendre Gabrine, tue le visiteur nocturne et rend aussitĂ´t Ă Gabrine l’épĂ©e qu’elle lui a prĂŞtĂ©e. Celle-ci lui dĂ©couvre alors que c’est ArgĂ©e, son propre mari, l’ami dont il croyait dĂ©fendre l’honneur, qu’il a tuĂ©. Le menaçant de son Ă©pĂ©e, elle le contraint Ă satisfaire ses dĂ©sirs.      Â
Au premier plan, Argée est étendu mort. Au centre, Gabrine avec une bougie, révèle son identité. A droite, Filandre lèvre les bras et recule d’horreur face au crime involontaire qu’il vient de commettre.
1. Signé en bas à gauche, « C. N. Cochin eques del. », à droite, « N. Ponce sculp. »
3. La gravure est datée 1778 dans l'exemplaire de Lunel.
L’histoire ici représentée réécrit parodiquement et dédouble celles de Phèdre et de Lucrèce (allusion à Lucrèce chant XXIX, st. 28, pour la mort d’Isabelle). La composition de la gravure, qui place l’épée entre les mains de Gabrine, moins pour menacer Filandre (comme le voudrait le texte de l’Arioste), que pour désigner le crime, en porte témoignage.
Informations techniques
Notice #001995