Faiblesse amoureuse de Dosithée après qu'elle s'est flagellée (La Religieuse en chemise, 1774, 3e entretien)

Pour tenter de calmer ses ardeurs sexuelles, Dosithée se macère devant un tableau de saint Alexis, dans son oratoire. En vain, malgré ses prières le saint n'est nullement touché. L'excitation de Dosithée monte graduellement, d'exercice en exercice. Elle finit par s'évanouir de plaisir :

« Elle tomba en foiblesse, mais ce fut une foiblesse amoureuse, que la fureur de la passion cause, & qui fit goûter à cette jeune Enfant un plaisir, qui la râvit jusques au Ciel. DAns ce moment la nture unissant toutes ses forces, brisa tous les obstacles, qui s'opposoient à ses saillies, & cette Virginité, qui jusque là avoit été captive, se délivra sans aucun secours avec impétuosité, en laissant sa gardienne étenduë par terre pour marque évidente de sa défaite. »

Peu attentif au texte, l'illustrateur a accroché sur le mur de la cellule de Dosithée une Crucifixion à la place d'un Saint Alexis.

Saint Alexis, riche aristocrate romain du Ve siècle, renonce au mariage pour mener une vie d'ascète qu'il termine en vivant 17 ans méconnaissable sous l'escalier de ses parents. En occident, il est généralement représenté mourant saintement sous l'escalier. Sans doute l'abbé du Prat  établit-il un parallèle implicite entre la sainte mort du saint sous l'escalier et la petite mort érotique de Dosithée au pied de son lit…