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Deux moniales absoutes après leur mort (Monte Oliveto, Vie de saint Benoît) - Le Sodoma

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Date :
Entre 1505 et 1510
Nature de l'image :
Fresque
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
Fresques du côté nord, n°32 de la série.

Analyse

« Non loin du monastère il y avait une maison, où demeuraient en particulier deux Religieuses de fort noble famille, à qui un homme de piété rendait service à l’égard des nécessités de cette vie. Mais comme il y a des personnes en qui la noblesse du sang produit des sentiments de vanité, qui les empêche d’acquérir la noblesse de l’âme, qui consiste dans la vertu, parce qu’ils se méprisent d'autant moins en ce monde, qu’ils se souviennent que leur naissance les a élevés au-dessus des autres ; ces Religieuses n’avaient point encore dompté entièrement leur langue : et ne la retenaient point avec le frein de la sainte profession dont elles portaient l’habit, mais irritaient souvent par des paroles indiscrètes cette personne de probité qui les assistait dans leurs besoins. Celui-ci après en avoir bien souffert, alla trouver l’homme de Dieu, et lui fit entendre combien il se sentait outragé par leurs discours. Sur ses plaintes le saint envoya dire de sa part à ces Religieuses : Retenez-votre langue, car si vous ne vous corrigez, je vous excommunie, ce qui ne fut pas une sentence d’excommunication qu’il prononça contre elles, mais seulement une menace. Ces Religieuses n’en profitèrent pas, et sans avoir rien changé de leur manière d’agir, elles moururent quelque temps après, et furent enterrées dans l’église. Depuis lorsque l’on y célébrait la Messe, et que le Diacre criait suivant l’usage, :Si quelqu’un ne communie point, qu’il se retire. Leur nourrice qui avait coutume de présenter pour elles une offrande au Seigneur, les vit sortir de leur tombeau, et aller hors de l’Eglise. Ayant dont vu souvent qu'elles se retiraient ainsi à la voix du Diacre, et qu’elles ne pouvaient demeurer dans l’église, elle se souvint de ce que l’homme de Dieu leur avait fait dire pendant qu’elles étaient en vie : car il leur avait mandé qu’il les privait de la communion, si elles ne se corrigeaient, et ne prenaient soin de mieux régler leurs mœurs et leur langue. Alors quelques personnes vinrent trouver le serviteur de Dieu, et lui découvrirent avec de grandes marques de douleur, une chose si prodigieuse, et si extraordinaire. Le Saint leur donna de sa propre main une offrande, et leur dit : Allez, et faites présenter pour ces filles cette offrande au Seigneur, et elles ne seront plus excommuniées. Cette offrande ayant été ainsi faite pour elles, et immolée dans le sacrifice, lorsque le Diacre vint à crier à l’ordinaire : Que ceux qui ne communient point sortent de l'Eglise : on ne les vit plus sortir comme auparavant par où il parut clairement que puisqu’elles ne se retiraient plus avec ceux qui ne participaient point aux saints Mystères, elles avaient reçu de Dieu, par l’entremise de son serviteur, sa grâce de la communion. » (Dialogues de Grégoire le Grand, livre II, chap. 23)

Au fond de la composition au centre un prêtre et deux acolytes célèbrent la messe. Sur la droite, un groupe d'hommes chante. Au premier plan, des jeunes femmes de dos et des jeunes gens de profil et de trois quarts assistent  au culte. Au moment où le prêtre prononce « Que quiconque ne communie pas se retire », sur la gauche, les deux moniales que Benoît avait exclues de leur communion peu avant leur mort sortent de leur tombeau pour quitter l'église. La nourrice des deux mortes, voilée et vêtue de bleue, assise à gauche, tourne la tête pour les observer.
Complètement à droite, agenouillées devant saint Benoît, un groupe de religieuses lui racontent le prodige. Benoît leur tend une hostie, spécialement destinée aux deux excommuniées.

Sources textuelles :
Grégoire le Grand, Dialogues (593-594)

Informations techniques

Notice #020519

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Wikimedia commons