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Benoît de son seul regard délie un paysan (Monte Oliveto, Vie de saint Benoît) - Le Solimena

Notice précédente Notice n°36 sur 36

Date :
Entre 1505 et 1510
Nature de l'image :
Fresque
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
Fresques du côté nord, n°35 de la série.

Analyse

« Au temps de Totila Roi des Goths un homme de sa nation appelé Zalla, qui était engagé dans l’hérésie Arienne, conçut une ardente et furieuse aversion contre les personnes de piété qui servaient Dieu dans l’Église catholique. Il les persécutait avec la dernière cruauté, et lorsque quelque ecclésiastique, ou quelque religieux avait le malheur de le rencontrer, il ne pouvait éviter ses mains, ni s’en retourner en vie. Un jour, brûlant d’une insatiable avarice et ne respirant que le vol et le brigandage, il attrapa un paysan, et se mit à le tourmenter cruellement et à déchirer son corps par divers supplices pour tirer de lui quelque rançon. Ce pauvre homme accablé de douleur lui protesta qu’il avait donné ses biens à garder au vénérable Benoît serviteur de Dieu, afin que le barbare qui le tourmentait, ajoutant foi à cette déclaration, cessât pendant quelque temps de lui faire violence et que, reprenant un peu ses forces, il pût au moins différer sa mort de quelques heures. En effet Galla ne continua point à le tourmenter ; mais lui ayant lié les bras avec de fortes cordes, l’obligea de marcher devant son cheval et de lui venir montrer qui était ce Benoît qui gardait ses biens. Le paysan ayant ainsi les bras liés le mena au Monastère et trouva le saint devant la porte, assis et appliqué à la lecture ; et comme Galla qui le faisait marcher devant lui donnait toujours des marques de sa fureur, le villageois lui dit : Voilà le Père Benoît dont je vous ai parlé. Galla tout échauffé, et à qui son ardeur pour le mal avait renversé l’esprit, regarda le Saint, et croyant qu’il emporterait ce qu’il voudrait de lui par la terreur, comme il avait coutume de faire, il lui dit fièrement, et à haute voix : Lève-toi, lève-toi, et rends les biens à ce paysan que tu as pris. A ces paroles l’homme de Dieu leva aussitôt les yeux de dessus son livre, et les porta vers Galla, et vers le villageois qui était toujours lié. Dès qu’il les eût un peu arrêtés sur ce pauvre homme, les liens qui lui serraient les bras se détachèrent si promptement par une puissance invisible et admirable, que nulle force et nulle adresse humaine n’eussent pu les délier avec tant de facilité et de vitesse. Ainsi ce paysan qui était venu lié comme un captif, se trouva aussitôt en liberté. Ce merveilleux effet de la puissance du saint frappa d’étonnement et de crainte le fier et cruel Galla. Il en tomba à terre tout tremblant, il baissa sa tête orgueilleuse devant les pieds de Benoît, et se recommanda à ses prières. Le saint ne se leva point pour cela, ni ne quitta point sa lecture ; mais il appela quelques religieux et leur ordonna de conduire Galla dans le monastère afin qu'il y reçût le soulagement que l’on avait coutume de donner aux hôtes. Ensuite il fut ramené au saint qui l’avertit d’être plus raisonnable, et de fuir la cruauté. » (Dialogues de Grégoire le Grand, livre II, chap. 31)

Au fond à droite Galla capture le paysan. Au premier plan à gauche Benoît fait la lecture à ses disciples. Il se détourne de son livre et, d'un regard, délie le paysan agenouillé à sa gauche.

Sources textuelles :
Grégoire le Grand, Dialogues (593-594)

Informations techniques

Notice #020522

Image HD

Traitement de l'image :
Image web