Jahel et Sisara (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré
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Analyse
L'histoire de Jahel et Sisara (ou Sisera) se déroule alors que Deborah est prophétesse et Juge d’Israël. Le nom de Déborah signifie Celle qui dirige le peuple.
Les Israélites sont en guerre contre les Cananéens, dirigés par Sisera. Déborah demande au Général Baraq de les combattre. Il refuse d'abord. Elle prophétise alors que
dans la voie où tu marches, l'honneur ne sera pas pour toi, car c'est entre les mains d'une femme que Yahvé livrera Sisera. (Juges 4,9)
Baraq engage finalement le combat, et sa victoire est complète. Sisera s’enfuit à pied, et se réfugie chez Yaël, la femme de Héber, qui l’abrite dans sa tente et lui dit de ne rien craindre.
Mais Yaël, femme de Héber, prit un piquet de la tente, saisit un marteau dans sa main et, s'approchant de lui doucement, elle lui enfonça dans la tempe le piquet, qui se planta en terre. Il dormait profondément, épuisé de fatigue, c'est ainsi qu'il mourut.
Et voici que Baraq survint, poursuivant Sisera. Yaël sortit au-devant de lui : Viens, lui dit-elle, et je te ferai voir l'homme que tu cherches. Il entra chez elle : Sisera gisait mort, le piquet dans la tempe. (Jg 4 21-22)
La gravure représente le moment de l'arrivée de Baraq devant la tente de Yaël, après qu'elle a tué Sisera. Au fond à gauche, Baraq casqué est monté sur son cheval et accompagné de ses soldats. Yaël, dans un geste très théâtral, soulève la porte de la tente pour que le général puisse voir le cadavre de son adversaire vaincu. Yaël ne regarde pas Baraq, mais Sisera mort, avec un certain air de contentement !
Elle reçoit la lumière de la fin du jour, qui entre dans la tente et se reflète sur la cuirasse de métal de Sisera, étendu mort, cambré dans la douleur du supplice qui l'a achevé : on distingue le piquet fiché dans sa tempe. La scène a lieu dans la tente, skènè en grec, qui désigne dans la Septante le tabernacle : le lieu du supplice est aussi celui de l'accomplissement de la volonté de Dieu. Entre le dehors profane où se tient Baraq et le dedans sacré où s'est exécutée la prophétie, Yaël s'interpose, mi-lumière et mi-ombre, glorieuse et horrible.
1. Signé en bas de la gravure à gauche « G. Doré », à droite « Ad. Ligny ».
Informations techniques
Notice #020783