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Recherche infructueuse

La tunique de Joseph montrée à Jacob (La Sainte Bible, dessins photographiés, 1868) - G. Doré

Analyse

Cette scène n'est pas illustrée dans l'édition de 1866.

 Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la citerne ; et ils le vendirent pour vingt sicles d'argent aux Ismaélites, qui l'emmenèrent en Égypte. Ruben revint à la citerne ; et voici, Joseph n'était plus dans la citerne. Il déchira ses vêtements, retourna vers ses frères, et dit : L'enfant n'y est plus ! Et moi, où irai-je ? Ils prirent alors la tunique de Joseph ; et, ayant tué un bouc, ils plongèrent la tunique dans le sang. Ils envoyèrent à leur père la tunique de plusieurs couleurs, en lui faisant dire : Voici ce que nous avons trouvé ! reconnais si c'est la tunique de ton fils ou non. Jacob la reconnut, et dit : C'est la tunique de mon fils ! une bête féroce l'a dévoré ! Joseph a été mis en pièces ! Et il déchira ses vêtements, il mit un sac sur ses reins, et il porta longtemps le deuil de son fils. Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C'est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son fils. (Genèse, 38, 28-35)

Dans le récit biblique, les frères de Joseph n'assistent pas au désespoir de Jacob : peu fiers de ce qu'ils ont fait, ils ont envoyé la tunique à Jacob mais ne sont pas venus en personne la lui rapporter. La scène du face à face du père désespéré et des frères coupables est donc une invention de la tradition iconographique : voir par exemple le tableau de Vélasquez.

En choisissant le format horizontal, Doré donne à voir l'arrivée des frères, depuis la gauche de l'image, et leur attroupement embarrassé. Ils tendent la tunique de la victime, sur laquelle on aperçoit quelques taches de sang, à Jacob, effondré, son tabouret renversé, soutenu par une femme. A droite le petit Benjamin, le dernier fils de Jacob, qui n'a pas participé au forfait, esquisse un mouvement de recul effrayé devant son père.

Le geste désespéré du père, très théâtral, contraste avec la gaucherie des frères coupables, comme paralysés.

Annotations :

1. Signé en bas de l'image à droite et à l'envers « G. Doré », sous la photographie à droite en rouge « GABRIEL BLAISE PHOTOG. »

2. Photo n°37.

Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #020829

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)