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Recherche infructueuse

La Sculpture - Louis-Michel Van Loo

SĂ©rie de l'image :
Date :
1769
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
91,8x72,7 cm
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :

Analyse

Livret du Salon de 1767 :

Par M. Vanloo, Ecuyer, Chevalier de l'Ordre du Roi d'Espagne, Directeur de l'École Royale des Élève protégés, ancien Recteur.
N°1. Deux tableaux ovales représentant la Peinture et la Sculpture.
De 3 pieds 8 pouces de large, sur 3 pieds 1 pouce de haut.

Description de Diderot dans le Salon de 1767 :

Ce n’est pas Carle. Carle est mort. Il y a de Michel deux ovales représentant l’un la Peinture, l’autre la Sculpture. Ils ont chacun 3 pieds 8 pouces de large, sur 3 pieds, 1 pouce de haut.
La Sculpture est assise. On la voit de face, la tête coiffée à la romaine, le regard assuré, le bras droit retourné et le dos de la main appuyé sur la hanche ; l’autre bras posé sur la selle à modeler, l’ébauchoir à la main. Il y a sur la selle un buste commencé.
Pourquoi ce caractère de majesté ? Pourquoi ce bras sur la hanche ? Cette attitude d’atelier cadre-t-elle bien avec l’air de noblesse ? Supprimez la selle, l’ébauchoir et le buste, et vous prendrez la figure symbolique d’un art, pour une impératrice.
« Mais elle impose. » — D’accord. — « Mais ce bras retourné et ce poignet appuyé sur la hanche donne de la noblesse et marque le repos. » — Donne de la noblesse, si vous voulez. Marque le repos, certainement. — « Mais cent fois le jour, l’artiste prend cette position, soit que la lassitude suspende son travail, soit qu’il s’en éloigne pour en juger l’effet. » — Ce [79] que vous dites, je l’ai vu. Que s’ensuit-il ? En est-il moins vrai que tout symbole doit avoir un caractère propre et distinctif ? que si vous approuvez cette Sculpture impératrice, vous blâmerez du moins cette Peinture bourgeoise qui lui fait pendant ? — « Cette première est de bonne couleur. » — Peut-être un peu sale. — « Très bien drapée, d’une grande correction de dessin, d’un assez bon effet. » — Passons, passons ; mais n’oublions pas que l’artiste qui traite ces sortes de sujets s’en tient à l’imitation de nature ou se jette dans l’emblème, et que ce dernier parti lui impose la nécessité de trouver une expression de génie, une physionomie unique, originale et d’état, l’image énergique et forte d’une qualité individuelle.

Voyez cette foule d’esprits incoercibles et véloces sortis de la tête de Bouchardon et accourants à la voix d’Ulisse qui évoque l’ombre de Tirésias. Voyez ces naïades abandonnées, molles et fluantes de Jean Goujon. Les eaux de la fontaine des Innocents ne coulent pas mieux. Les symboles serpentent comme elles. Voyez un certain Amour de Van Dyck. C’est un enfant. Mais quel enfant ! C’est le maître des hommes. C’est le maître des dieux. On dirait qu’il brave le ciel et qu’il menace la terre. C’est le quos ego du poète rendu pour la première fois.

Et puis, je vous le demande, n’aimeriez-vous pas mieux cette tête coiffée d’humeur, sa draperie lâche et moins arrangée, et son regard attaché sur le buste ?

Annotations :

2. Vente Mutual Art, 23 mai 2000.

3. Comparer avec le même sujet traité par Carle Vanloo 15 ans plus tôt.

Sources textuelles :
Diderot, Salons

Informations techniques

Notice #021113

Image HD

Traitement de l'image :
Image optimisée par Esrgan