Le baron trouve Victor (Victor, Le Prieur, An V - 1797) - Bovinet d'après Challiou

Victor a été adopté à la naissance par le baron Fritzierne. Le baron en fait le récit : alors qu'il marchait dans la forêt à côté de son château une nuit d'orage, il s'est réfugié dans une grotte. Mais cette grotte était la demeure de brigands, dont l'épouse du chef venait d'accoucher. Au désespoir d'avoir eu un enfant d'un tel homme, la jeune mère préfère l'abandonner au premier venu, pourvu qu'il le traite bien. Après quelques échanges dans le noir, et sans qu'il comprenne à qui il avait affaire, le baron a été guidé vers la sortie de la grotte, où il a trouvé le petit Victor « couché sur la pierre » (Ducray-Duminil, Victor ou L'Enfant de la forêt, t. I, Paris, Le Prieur, 1797, p. 187).

Cette adoption forcée comble le Baron qui, s'accusant de la mort de sa femme et de l'enfant qu'elle avait eu, s'était promis d'adopter le premier enfant qu'il trouverait.

L'épisode représenté sur la gravure envoie à deux passages du texte. Dans le premier, le Baron rêve qu'il trouve un enfant et lui dit : « viens ; tu seras mon fils. » (p. 176) ; une autre fois, il trouve véritablement Victor et s'écrie : « le voilà, ce cher enfant ! […] pauvre petit ! » (p. 188). La découverte de Victor a d'abord été un rêve, puis une réalité, avant de devenir un souvenir.

La gravure, de tonalité pourtant très claire, représente un événement qui se passe de nuit, après que le Baron est sorti d'une caverne sombre où un seul flambeau lui permettait de se guider. Il a donc du mal à se repérer, d'où les gestes de ses mains.

Sur la gravure, le baron sort d'une grotte et trouve Victor. Il s'agit bien d'un enfant de la forêt, identifiée à son père biologique. Le baron éduquera Victor sans connaître ses origines…