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Recherche infructueuse

Don Luis affronte Belflor à l'épée (Le Diable boiteux, éd. 1726) - Dubercelle

Date :
1726
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
RES P-Y2-2520 (1)
Œuvre signée

Analyse

Léonore s'est laissée séduire par le comte Belflor, sous la vaine promesse d'un futur mariage, et grâce à l'entremise de sa duègne gagnée par le comte. Toutes les nuits, Belflor rejoint Léonore dans sa chambre, au-dessus de celle de son père, don Luis. Un matin, en partant par la fenêtre, Belflor tombe, le père de Léonore le surprend.

Troublé de cette fatale vue, transporté d'une juste colère, il descend en robe de chambre dans l'appartement de Léonor, tenant son épée d'une main et une bougie de l'autre. Il la cherche, elle et sa gouvernante, pour les sacrifier à son ressentiment. Il frappe à la porte de leur chambre, ordonne d'ouvrir: elles reconnaissent sa voix; elles obéissent en tremblant. Il entre d'un air furieux, et, montrant son épée nue à leurs yeux éperdus : « Je viens, dit-il, laver dans le sang
d'une infâme l'affront qu'elle fait à son père, et punir en même temps la lâche gouvernante qui trahit ma confiance. »

Don Luis se rend chez Belflor pour s'assurer qu'il épousera bien sa fille, Belflor élude. Don Luis décide de lettre sa fille au couvent et écrit à son fils don Pedre de venir auprès de lui pour l'aider à laver son honneur. Cependant Léonore écrit à Belflor, sollicitant qu'il la revoie une dernière fois avant qu'elle ne prenne le voile. Or don Pedre est pris de nuit dans une altercation : Belflor qui passait par là lui prête main forte. Don Pedre, sans dire son nom, lui promet sa reconnaissance. Belflor le prend en mot : il l'accompagnera au rendez-vous, où il doit se rendre.

Don Pedre ne se doute de rien : don Luis vient de déménager, il ne reconnaît pas la maison de son père. Ils sont introduits dans l'ombre dans la maison, par la duègne que don Pèdre ne reconnaît pas non plus. Don Pèdre attend l'épée à la main dans l'antichambre, pendant que Belflor entre dans la chambre de Léonore. Le père survient, est ravi de voir son fils, mais ne comprend pas pourquoi il reste dans l'ombre ! Au bruit, Belflor sort de la chambre l'épée à la main :

Comme il achevait ces paroles, le comte, qui avait entendu du bruit, et qui crut qu'on attaquait son escorte, sortit l'épée à la main de la chambre de Léonor. Dès que le vieillard l'aperçut, il devint furieux, et, le montrant à son fils: «Voilà,
s'écria-t-il, l'audacieux qui a ravi mon repos, et porté à notre honneur une mortelle atteinte. Vengeons-nous. Hâtons-nous de punir ce traître.» En disant cela, il tira son épée, qu'il avait sous sa robe de chambre, et voulut attaquer Belflor; mais don Pèdre le retint. «Arrêtez, mon père, lui dit-il; modérez, je vous prie, les transports de votre colère...—Quel est votre dessein, mon fils? répondit le vieillard; vous retenez mon bras! vous croyez sans doute qu'il manque de force pour nous venger. Hé bien! tirez donc raison vous-même de l'offense qu'on nous a faite; aussi bien est-ce pour cela que je vous ai mandé de revenir à Madrid. Si vous périssez, je prendrai votre place; il faut que le comte tombe sous nos coups, ou qu'il nous ôte à tous deux la vie, après nous avoir ôté l'honneur.

C'est cette 2e scène, au chap. 5, qui est illustrée ici. L'histoire finit bien : Belflor accepte d'épouser Léonore, don Luis lui pardonne, et don Pedre et Belflor se jurent une amitié éternelle. Enfin, Belflor donne à don Pedre la main de sa sœur, qui se trouve être la maîtresse mystérieuse qu'il courtisait depuis six mois sans connaître son nom.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à droite « Tom. I. Pag. 52 » (renvoie au début du chap. 4, mais le passage illustré est p. 129, au chap. 5)
Signé sous la gravure à gauche : « Dubercelle Sculp. »

Sources textuelles :
Lesage, Le Diable boiteux (1707)

Informations techniques

Notice #024045

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)