La Chute de Simon le Magicien - Sébastien Bourdon
Analyse
Le personnage de Simon Mage est évoqué dans les Actes des apôtres au chapitre 8, versets 9-24, mais il n'y est pas question de sa chute spectaculaire, ici représentée.
La compétition entre saint Pierre et Simon Mage devant le préfet de Rome est un récit apocryphe, tiré des Actes de Pierre, chap. 32 (Pléiade p. 1104). Alors que Simon fait la démonstration de sa magie en volant au-dessus du forum, devant le préfet, Pierre invoque le Seigneur : qu'il fasse tomber l'imposteur et brise sa jambe en trois endroits ! Aussitôt, Simon tombe et se brise la jambe en trois endroits.
Bourdon convoque également une autre source apocryphe. Dans la Première apologie de Justin (composée vers 153), chap. 26, on raconte qu’une statue avait été érigée en l’honneur de Simon par Claude sur une île du Tibre, là où deux ponts se croisent, avec l'inscription « Simoni Deo Sancto ». Une statue fut effectivement découverte au 16e siècle, qui s’avéra être dédiée à « Semo Sanctus », divinité sabine. La statue est représentée sur la toile en haut à gauche.
Bourdon était sans conteste le plus important peintre montpelliérain de son temps. C'est à lui, quoique protestant, que l'archevêché s'adressa en 1657 pour décorer la cathédrale. Le sujet choisi cependant n'est pas indifférent : dans la tradition iconographique chrétienne, Simon Mage était devenu la figure syncrétique de toutes les hérésies. Il s'agit, à Montpellier, d'affirmer le triomphe de la foi catholique sur les protestants confondus.
Informations techniques
Notice #024715