La diseuse de bonne aventure (Tenture des jeux russiens) - Leprince
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Analyse
La composition d’ensemble de cette tapisserie semble inspirĂ©e de celle de Boucher sur le mĂŞme sujet. On retrouve la mĂŞme diagonale descendante qui oppose en bas Ă gauche les personnages de la scène et, en haut Ă droite, les arbres et le ciel. Au lieu d’être appuyĂ©e Ă une fabrique de pierre reprĂ©sentant un temple en ruines, la scène a ici pour fond et pour support la cariole et la tente des BohĂ©miens.   Â
Mais les bergers et la scène galante de Boucher ont disparu. Les moutons, placĂ©s cette fois ci Ă gauche, ne sont plus des moutons de pastorale, mais les moutons mĂŞme des BohĂ©miens : ils vont avec la caravane. Le temple a disparu et avec lui toute rĂ©fĂ©rence Ă la culture classique.   Â
Seul subsiste le dispositif d’écran, constitutif de l’espace classique de la représentation : de derrière la cariole, depuis l’obscurité de la tente des Bohémiens, les chevaux et un vieillards observent la scène proprement dite, dont l’espace s’identifie du premier coup d’œil comme la zone laissée libre et lumineuse à terre, alors que tout le reste de la tapisserie est envahi de bric-à -brac. La cariole fait donc écran à la scène, et la tente ménage dans la composition un espace vague.
2. Offerte par Louis XVI à Billieux, chancelier du prince-évêque de Bâle, acquise à Manheim en 1868.
3. Le sujet avait déjà été exploité par la manufacture de Beauvais, dans la série des Fêtes italiennes de Boucher. Une série complète intitulée Les Bohémiens est commandée à Casanove en même temps que la série des Jeux russiens est commandée à Leprince.
Informations techniques
Notice #003800