M. B Ă©pie Pamela en compagnie de Mme Jervis (Pamela 1742, vol. 1) - Hayman
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Analyse
Il y a eu une première scène de ce type à la lettre 25 : Pamela est allée se déshabiller dans la chambre de Mme Jervis. Leur maître, le jeune M. B, s’est dissimulé dans le cabinet attenant à la chambre, pour écouter leur conversation. Mme Jervis sonde Pamela au sujet de M. B et l’engage à rester au service de son maître. Pamela n’a plus que son jupon :
« entendant une seconde fois quelque bruit dans le cabinet : Le ciel nous protège ! m’écriai-je ; mais, avant que de faire ma prière, il faut que je regarde dans ce cabinet. J’y allois, ayant mis mes souliers en pantoufle, lorsque, ô chose affreuse ! mon maître sortit du cabinet, ayant sa belle robe de chambre d’un tissu de soie et d’argent. Je fis un cri terrible, et courus dans la ruelle du lit. » (Pp. 123-124.)
Mais c’est la seconde scène qui est ici représentée (lettre 29) : Pamela est bien décidée à quitter le service de M. B et, pour couper court à toute interprétation malveillante ou chantage, elle demande à Mme Jervis de faire avec elle le tri des vêtements qui lui appartiennent en propre et de ceux qu’il serait honnête de rendre. Mme Jervis envoie Pamela dans la chambre à tapisserie verte.
« Vous saurez qu’elle avoit averti mon maître à mon insçu de la scène qui alloit se jouer. Il y a dans cette chambre verte, comme on l’appelle, un cabinet avec une porte vitrée, devant laquelle il y a un rideau ; c’est là qu’elle tient les confitures, et d’autres choses semblables. Le dessein de Mme Jervis étoit d’adoucir mon maître en ma faveur, et de l’engager à me faire garder toutes les hardes qu’on m’avoit données. […] Il se cacha donc dans ce cabinet sans que j’en susse rien. Je m’imagine qu’il y entra pendant que j’étois allée appeler madame Jervis ; et elle m’a dit depuis qu’il l’avoit priée de lui permettre de s’y cacher, lorsqu’elle lui dit quelque chose de mon dessein ; sans quoi elle ne m’auroit pas ainsi trompée ; car elle sait que je n’ai que trop de raisons de me souvenir de la dernière aventure du cabinet. » (p. 158-159)
Pamela a divisé les vêtements en trois paquets, ceux donnés par sa défunte maîtresse, ceux donnés par M. B et ceux qu’elle avait apportés en arrivant. Mme Jervis envoie alors Pamela dans sa chambre sous un prétexte futile (chercher sur sa table une lettre qui n’y est pas) mais celle-ci revient trop vite pour ne pas voir M. B sortir de la chambre verte : elle comprend alors que Mme Jervis lui a joué un tour :
« Je revins si vĂ®te, car il n’y avoit point de papier sur la table, que je vis justement le dos de mon maĂ®tre, qui sortoit de la chambre verte, et entroit dans la chambre voisine, dont la porte Ă©toit ouverte. J’entrai promptement, et je fermoi la porte après moi, et la verrouillai. Oh ! madame Jervis, m’écriai-je, quel tour m’avez-vous jouĂ© ! » (p. 167).   Â
Sur la gravure, Mr. B semble sortir du cabinet (on distingue la porte vitrée et le rideau), ce qui n’est pas le cas au moment représenté, celui où Pamela montre à Mme Jervis l’un des trois paquets qu’elle a formés, probablement le dernier, le plus humble. Sur le tableau, en haut à droite, on distingue un chien assis et le bras d’un personnage.
1. En haut à droite : « Vol. I. p. 123 » En bas à gauche « F. Hayman inv. », à droite « H. Gravelot sculp. »
Informations techniques
Notice #004474