Supplice de Jacques de Molai (H. Martin, Histoire de France, 1886) - Bayard
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Analyse
« Le grand maĂ®tre Jacques de Molai et les trois principaux dignitaires de l’ordre [des Templiers] en France Ă©taient depuis plus de six ans dans les prisons du roi, lorsque le pape nomma enfin une commission pour les juger.   Â
La commission fit amener les quatre prisonniers sur la place du parvis de Notre-Dame, Ă Paris. Ils rĂ©pĂ©tèrent d’abord leurs aveux, et on lut leurs sentences, qui les condamnaient Ă la prison perpĂ©tuelle. Mais voici qu’alors le grand maĂ®tre Jacques de Molai et l’un de ses compagnons revinrent sur leurs aveux et dĂ©clarèrent qu’ils n’avaient avouĂ© que pour Ă©chapper aux tourments, et qu’eux et leur ordre Ă©taient innocents.   Â
Les commissaires du pape, ne sachant que faire, s’ajournèrent au lendemain. Mais, Ă la nuit tombante, le roi fit conduire le grand maĂ®tre et son compagnon dans une petite Ă®le de la Seine situĂ©e Ă l’ouest de la CitĂ©, et, lĂ , il les fit brĂ»ler ensemble, sans qu’ils eussent Ă©tĂ© condamnĂ©s par aucun juge.   Â
Ils souffrirent la mort avec tant de constance, dit la chronique, qu’ils laissèrent dans l’admiration et la stupeur tous les tĂ©moins de leur supplice (11 mars 1314).   Â
Cette Ă®le, Ă prĂ©sent rĂ©unie Ă l’île de la CitĂ©, occupait l’emplacement de la place Dauphine et du mĂ´le oĂą est la statue de Henri IV. On prĂ©tendit que le grand maĂ®tre, du haut de son bĂ»cher, avait ajournĂ© le roi et le pape, sous bref dĂ©lai, devant le tribunal de Dieu.   Â
Le pape mourut quarante jours après (20 avril 1314) ; le roi, quoique jeune encore, ne devait pas voir la fin de l’année. » (P. 331.)
1. SignĂ© en bas Ă gauche « G. BURGUN », Ă droite « Emile Bayard ».Â
2. Chapitre XXV, « Les successeurs de saint Louis. Philippe le Bel. (1270-1344.) », p. 329.
Informations techniques
Notice #004654