Epitaphe pour la famille de Jacques Floreins - Memling
Analyse
Agenouillé au premier plan à gauche, le donateur, Jacques Floreins, un marchand d’épices de Bruges, accompagné de ses sept fils, est présenté à la Vierge par saint Jacques le Pélerin. Symétriquement, à droite, son épouse et ses douze filles sont présentée par saint Dominique. La position prééminente de la Vierge est soulignée par le baldaquin sous lequel elle est assise, à l’intérieur du chœur d’une église. Le motif damassé derrière la Vierge, la représentation d’une église coupée en deux par le trône de la Vierge, ont pour fonction d’identifier l’ensemble de cet espace au Tabernacle : la littérature mystique identifie en effet l’objet, le lieu du tabernacle au mystère de l’incarnation. Les vêtements de l’épouse de Jacques Floreins sont ceux d’une veuve : son mari était donc décédé avant que le tableau n’ait été commandé. Jacques Floreins mourut en 1490.
2. Tableau de chapelle privée, à fonction commémorative, différent du retable à volets plus usuel dans les Pays-Bas. Il fut vraisemblablement transporté en Espagne, par le biais de la veuve espagnole de J. Floreins dont la famille était établie à Burgos. Rapporté d’Espagne par le général d’Armagnac en poste à Burgos sous le Premier Empire en 1808 ; acquis de ce dernier par le comte Duchâtel ; legs de son épouse, 1878. (Base Atlas.)
3. A rapprocher de la Madone de Darmstadt de Holbein, que ce tableau a pu inspirer. Comparer avec l’Epitaphe pour la famille Funk attribué à Bernhard Strigel (Schaffhouse, Suisse) : le fragment conservé présente bien l’époux et l’épouse face à face avec leurs enfants, mais il n’y a ni Vierge ni saints.
Informations techniques
Notice #005555