La pâtissière & l’intendant (Jacques le Fataliste, 1884) - Maurice Leloir
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Analyse
L'intendant de M. de Saint-Florentin est tombé amoureux d'une pâtissière. Pour se débarrasser du mari, l'intendant présente à son maître un placet afin qu'il obtienne une lettre de cachet contre le pâtissier, accusé de mauvaises mœurs. Mais l'exempt chargé d'exécuter la lettre de cachet est un ami du pâtissier. L'exempt décide de punir l'intendant en le faisant enfermer en lieu et place du pâtissier.
Pendant que le pâtissier se met à couvert, l'intendant vient exécuter la lettre de cachet et prétend arrêter le pâtissier dans son lit même. Il sait bien pourtant que dans le lit avec la pâtissière, c'est l’intendant de M. de Saint Florentin qu'il trouvera…
On frappe à la chambre de la pâtissière : point de réponse ; on frappe encore : point de réponse ; à la troisième fois on demande du dedans : Qui est-ce ?
— Ouvrez.
— Qui est-ce ?
— Ouvrez, c’est de la part du roi.
— Bon ! disait l’intendant à la pâtissière avec laquelle il était couché ; il n’y a point de danger : c’est l’exempt qui vient pour exécuter son ordre. Ouvrez : je me nommerai ; il se retirera, et tout sera fini.
La pâtissière, en chemise, ouvre et se remet dans son lit.
L’Exempt. — Où est votre mari ?
La Pâtissière. — Il n’y est pas.
L’Exempt, écartant le rideau. — Qui est-ce qui est donc là ?
L’Intendant. — C’est moi ; je suis l’intendant de M. de Saint-Florentin.
L’Exempt. — Vous mentez, vous êtes le pâtissier, car le pâtissier est celui qui couche avec la pâtissière. Levez-vous, habillez-vous, et suivez-moi. (LP, p. 146-7)
C'est ainsi que l'intendant est conduit en prison à la place du pâtissier, et puni de sa fourberie.
1. Signé « Maurice Leloir» en bas à droite dans le dessin et « Ch Courtry sc. » en bas à gauche sous la gravure.
2. Avant p. 131.
Informations techniques
Notice #005675